Xavier Corman
Bloc-Notes 15: “le marketing, c’est de la finance avec quelques couleurs…”
Maintenant que le site de My-Stand.com est lancé, nous avançons en mode “scrum”… et nous attaquons progressivement le marketing… Mais pour une plateforme comme la nôtre, il nous faut une approche très spécifique…
Septième semaine de confinement : 45 heures et 12 réunions
Et maintenant on passe aux sprints
La semaine du congé du 1er mai a été plus légère. Loin des 50 heures et de la vingtaine de réunions habituelle. Ceci dit, il fallait récupérer du coup de collier donné pour la mise en ligne du site.
Maintenant qu’il est live, nous passons en “Scrum”. Scrum est une méthode de travail qui fonctionne par périodes de temps fixes qui sont appelées “Sprint”. Chez My-stand.com, nous avons décidé de faire des sprints de deux semaines. Pour préparer ces deux semaines, nous faisons la liste de tous les développements informatiques souhaités, ensuite l’équipe de développement donne une estimation du temps nécessaire pour développer chaque élément de cette liste et finalement nous définissons ce qui va être fait sur les 15 prochains jours en fonction du temps de développement disponible.
Toute cela est fait dans un outil ad hoc qui permet de gérer toutes les interactions. Fini les e-mails et les pièces jointes. Cela n’empêche pas des réunions pour expliquer ce qu’on a essayé de décrire. Mais il n’est plus nécessaire de fouiller ses e-mails pour retrouver l’historique d’une demande ou d’avoir 5 personnes en copie d’une chaine d’e-mails.
Quand un financier fait du marketing
Il y a encore 20 ans, en marketing, on dépensait beaucoup d’argent sur recommandations d’une myriade de créatifs et on analysait le retour quelques mois plus tard en se disant que ce qu’on avait fait claquait bien et devait certainement attirer des clients. Certes, il y avait de vil marketeurs qui envoyait des mailings par courrier ou même par fax et qui en mesuraient le retour. Mais ce n’était pas des marketeurs, juste de simples commerçants. L’honneur était sauf.
Aujourd’hui, le marketing (digital) n’a rien à envier à l’analyse financière. Tout se mesure, tout se compare, tout s’évalue. C’est bien simple, les données sont tellement nombreuses et les paramètres tellement importants qu’il est impossible d’évaluer le tout en un clin d’oeil. Il faut des systèmes de BI (Business Intelligence) pour analyser tout ça. Et le tout se conclut toujours plus ou moins par un seul chiffre : le CAC (Coût d’Acquisition Clients). Combien faut-il investir pour acquérir un client supplémentaire ? Et ensuite combien rapporte ce client ? Si ce qu’il rapporte est supérieur à ce qu’il a coûté, bingo. Si non, il faut essayer autre chose.
Pour une marketplace comme my-stand.com, c’est un peu plus compliqué car les utilisateurs ne génèrent pas directement de revenus mais génèrent du revenu chez les standistes qui sont nos clients. Cela rajoute une inconnue : combien cela coûte de faire venir un utilisateur en plus et cet utilisateur va-t-il générer du chiffre pour nos clients ?
Donc, la clef est dans notre capacité à attirer des visiteurs de qualité pour qu’ils se transforment en utilisateurs. Pour cela, chaque étape doit être analysée et il nous faut comprendre comment motiver le chaland à passer à l’étape suivante. Pour ce faire, nous cartographions le comportement des visiteurs sur le site et nous voyons les points qui déclenchent le plus de réactions. Ensuite, nous testons des changements en comparant les résultats entre le site non modifié et le site avec modifications. A chaque itération, nous améliorons l’expérience des visiteurs et les amenons à aller de plus en plus loin.
Pour faire tout cela, nul besoin de créatifs. Ou en tous cas, très peu. Il nous faut des analystes et des informaticiens. Finis les brainstormings qui durent des heures pour savoir si on va mettre une page de pub dans telle revue ou faire un happening. Les heures sont consacrées à connecter des outils via API, traiter des données, conclure et recommencer.
Finalement, le marketing, c’est de la finance avec quelques couleurs…
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