1930 dossiers ont été enregistrés par l’Icann, A eux seuls, Google et Amazon ont déposé près de 200 candidatures pour prendre possession de nouvelles extensions. La bataille sera rude sur le .search ou le .free.
L’agence indépendante chargée de réglementer les noms de domaine internet, l’Icann, a indiqué mercredi avoir reçu 1930 dossiers de candidats à la gestion de nouveaux suffixes, tels que .music, .lol, .xxx ou .insurance, dont près de la moitié vient d’Amérique du Nord.
Au total, 911 organisations basées aux Etats-Unis et au Canada ont payé les 185 000 dollars (150 000 euros) nécessaires pour demander un nom de domaine s’ajoutant aux traditionnels .com ou .org. Pour les autres dossiers, 675 émanent d’Europe, 303 de la région Asie-Pacifique, 17 d’Afrique et 24 d’Amérique latine. Et 116 des dossiers concernent des noms de domaine qui ne sont pas en alphabet latin. “Cela veut dire que si vous vivez en Chine ou en Inde, vous pourrez avoir la possibilité d’utiliser internet uniquement avec les caractères d’écriture de votre langue natale”, a déclaré sur la BBC Rod Beckstrom, le patron de l’Icann, basée aux Etats-Unis. “Cela va rendre internet plus accessible”, a-t-il estimé.
Il y en a pour tous les goûts
Selon l’Icann, 66% des nouveaux noms de domaine proposés sont de nature géographique, comme .paris, .nyc, .africa, ou .tokyo. Il y aussi les extensions de nature marketing déposées par les marques, dont de nombreuses marques automobiles : Accenture, Acer, Airbus, Ferrari, Flickr, Google, McDonald’s, Mini, Mitsubishi, Nissan, Panasonic, Sony, Volkswagen, Weibo, ou encore Yahoo.
Ensuite, on trouve un grand nombre d’extensions génériques, comme le .hotel, le .music… Certaines sont destinées à identifier un type particulier de contenus, comme le .bible, le .halal, le .gay… Et bien sûr les contenus pornographiques, comme le .sex et le .adult, déposés par la société qui a déjà oeuvré pour le .xxx, ICM Registry.
Bataille entre Google et Amazon
Certaines extensions sont très demandées. C’est notamment le cas des .app (13 dossiers dont un de Google), .art, .auto, .baby, .blog, .book, .buy, .cloud, .home, .inc, .mail (convoité à la fois par Amazon et Google), .movie, .music, ou encore du .news.
Chez les géants du web, Google et Amazon s’affrontent sur plusieurs dossiers, notamment sur le .search et le .free (qui en revanche n’est pas convoité par notre Free national). Ce n’est pas étonnant, car les deux sociétés ont mis le paquet pour s’assurer le contrôle des nouvelles extensions. Amazon a déposé plus de 70 candidatures, et Google une centaine (ce qui revient à un budget de 18,5 millions de dollars). Microsoft a été raisonnable, avec une dizaine de dossiers déposés pour ses grandes marques (Hotmail, Skype, Windows, Xbox…). Apple, lui, n’a demandé que le .apple. Petit joueur. Quant à Facebook, il ne fait pas partie des candidats. Le réseau social voulait le .fb, or, les extensions de deux lettres ne sont éligibles que pour les zones géographiques.
Lorsque plusieurs candidats se disputent la même extension, si tous passent le cahier des charges technique, priorité sera donnée aux candidats qui veulent en faire un domaine communautaire (comme le .cat, pour les sites qui sont au moins en partie écrits en catalan). S’il n’y en a pas, il y aura négociation entre les parties. Si elles ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente, cela se règlera aux enchères, explique Matthieu Weill, le directeur général de l’Afnic.
Quelle rentabilité ?
Outre les 185.000 dollars à verser pour réclamer la gestion d’un nouveau nom de domaine, il en coûtera aussi aux candidats 25 000 dollars de frais annuels. L’Icann a encaissé plus de 352 millions de dollars en frais de dossier. L’investissement pourra être rentabilisé pour certaines extensions qui pourront être revendues, ou commercialisées par des bureaux d’enregistrement auprès des personnes ou entreprises souhaitant réserver une URL avec la nouvelle extension. Il est probable que tous les bureaux d’enregistrement (registrars), ne commercialiseront pas tous toutes les nouvelles extensions. Leur prix devrait par ailleurs être supérieur à celui du .com. Mais les entreprises qui ont réservé le nom de leurs marques, par exemple, ne revendront pas leur extension. Pour elles, il s’agit d’un investissement marketing.
Un élargissement nécessaire
Les entreprises, associations, organisations et célébrités qui souhaitaient déposer auprès de l’Icann des requêtes pour des nouveaux noms de domaine internet pouvaient le faire entre janvier et le 30 mai. Actuellement, il n’existe que 22 suffixes homologués. Les nouvelles adresses devraient être valides à partir d’avril 2013.
Cet élargissement, révolutionnaire mais controversé, était rendu nécessaire par l’explosion du nombre de sites internet d’internautes, à deux milliards de personnes dans le monde, dont la moitié en Asie, a fait valoir l’Icann.
Trends.be avec l’Expansion