Pour la première fois en trois ans de temps, le nombre d’emplois dans l’industrie technologique belge a diminué. “Il s’agit clairement des premiers nuages noirs d’une tempête qui s’abat sur l’industrie belge et européenne”, met en garde mardi le CEO d’Agoria, Bart Steukers. La fédération de l’industrie technologique appelle dès lors les partis politiques à “prendre des mesures urgentes pour renforcer la compétitivité” du secteur.
D’après des chiffres de l’Office national de sécurité sociale (ONSS), le nombre d’emplois dans l’industrie a diminué de 1.551 unités au deuxième trimestre. Il s’agit de la première baisse en l’espace de trois ans. Abstraction faite de la crise provoquée par le coronavirus, il s’agit même de la première contraction en huit ans, s’inquiète Agoria, qui rappelle que le secteur constitue le “coeur de notre économie belge”, avec plus de 328.000 emplois directs et autant d’emplois indirects.
Si l’industrie technologique a connu une croissance au début de cette année, la situation s’est ensuite renversée de manière “inquiétante” en matière d’emplois. La fédération parle de “mauvais signaux” qui devraient “réveiller nos dirigeants politiques” alors que les élections se rapprochent doucement. “Même dans le secteur numérique, il y a aujourd’hui des pertes d’emploi. Ne soyons pas aveugles: il s’agit clairement des premiers nuages noirs d’une tempête qui s’abat sur l’industrie belge et européenne”, prévient le patron d’Agoria.
Pression de l’étranger
L’industrie technologique belge est particulièrement soumise à une pression venant de l’étranger, relève Agoria qui exhorte dès lors à une action urgente afin de renforcer sa compétitivité.
La fédération émet à cet égard plusieurs recommandations en vue des prochaines élections. Agoria enfonce notamment le clou sur le handicap de la Belgique en matière de coûts salariaux. L’organisation sectorielle plaide dès lors pour un ajustement du mécanisme de l’indexation des salaires, en combinaison avec une révision de la loi sur les normes salariales.
Dans l’optique de développer une “industrie technologique florissante”, Agoria appelle par ailleurs à investir davantage dans les formations STEM, qui combinent mathématiques, technologie et sciences exactes. La fédération réclame encore une extension des flexi-jobs à tous les secteurs, tandis qu’elle demande de préserver les incitants fiscaux pour la recherche et le développement.
