Le géant chinois de l’e-commerce Alibaba a dévoilé sa première paire de lunettes connectées. Un produit qui s’attaque directement à Meta. La question est de savoir si c’est le signe d’un emballement sur ce marché qui tarde à prendre forme.
Alibaba s’apprête à se lancer sur un nouveau segment, celui des lunettes connectées. Avec cet appareil, son objectif est clair : mettre en lumière ses travaux en matière d’intelligence artificielle, puisque le principal argument de ses lunettes connectées, les Quark AI Glasses, est qu’elles embarquent son propre assistant IA, Quark, basé sur son modèle de langage Qwen.
Avec ces lunettes, le géant chinois cherche à prendre part à ce que certains considèrent comme le successeur du smartphone, tout en diffusant son IA générative auprès du grand public chinois. Son IA générative n’est en effet pour l’instant disponible que via une application mobile. L’intégrer à un produit physique est une manière pour le géant chinois de toucher un public plus large.
Les Quark AI Glasses proposeront plusieurs fonctionnalités : appels mains libres, streaming musical, traduction en temps réel, transcription de réunions… et, comme on peut s’y attendre, des caméras intégrées. Pour l’heure, elles ne sont prévues qu’en Chine, d’ici la fin de l’année, sans plus de précision. Derrière l’annonce produit, c’est surtout une démonstration de force autour de l’IA maison qu’Alibaba semble viser, mais cela reste intéressant pour le marché.
L’IA au service des lunettes connectées ?
Alibaba n’est évidemment pas le premier à s’être lancé sur le marché des lunettes connectées. De nombreuses entreprises technologiques avant lui s’y sont essayées ces dix dernières années : Snapchat, Bose, Google, pour ne citer qu’elles. Mais jusqu’à présent, la sauce n’a jamais véritablement pris. La faute à une technologie encore trop immature (design, fonctionnalités, etc.) ? Très probablement. Mais aussi à son concept même, encore difficile à faire accepter aujourd’hui : porter des caméras et écouteurs directement sur le visage.
Cela n’a pas empêché Meta de s’y relancer en 2022, en partenariat avec Ray-Ban. Le groupe de Mark Zuckerberg a même renouvelé l’expérience cette année, avec Ray Ban, mais aussi Oakley, en intégrant cette fois Meta AI, son assistant d’intelligence artificielle générative. Un autre géant chinois s’y est mis aussi : Xiaomi. Limitées à la Chine, ses Xiaomi AI Glasses sont, comme leur nom l’indique, équipées d’une forme d’intelligence artificielle.
Alibaba s’ajoute donc à l’équation, avec sa première paire de smartglasses, suggérant que le marché est en train de connaitre un second souffle. L’IA pourrait-elle être, cette fois, le levier décisif pour faire accepter ces appareils encore marginaux ?
L’intelligence artificielle pourrait effectivement aider à l’adoption des lunettes connectées, simplement parce qu’elle ouvre le champ des possibles avec de nouvelles fonctionnalités (traduction instantanée, fonctionnalité mains libres). Mais on ne peut s’empêcher de penser qu’il ne s’agit ici que d’une étape intermédiaire avant l’arrivée des lunettes de réalité augmentée.
C’est cette technologie, capable de superposer des informations contextuelles (messages, directions, traductions) directement sur les verres, qui est attendue comme une véritable révolution, contrairement aux lunettes connectées qui restent cantonnées au statut de gadget, IA ou non. Si les smartphones doivent un jour être remplacés, ça sera plus facilement par des lunettes de réalité augmentée (voire mixte) que par un simple objet connecté dopé à l’IA.
