Des micro-dons automatiques pour aider les enfants en difficultés

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Cet été, la fondation Pelicano et le secrétariat social UwPayroll ont été parmi les premiers en Belgique à lancer, au sein des entreprises, le système de micro-dons automatiques en faveur des enfants défavorisés.

Selon les chiffres de l’Unicef, 23,3 % des enfants à Bruxelles grandissent dans la pauvreté, 16,2 % en Wallonie et 7,3 % en Flandre. Au total, un demi-million d’enfants sont concernés. Notre pays affiche l’un des taux de pauvreté infantile les plus élevés d’Europe. La Pelicano Fondation contre la pauvreté infantile lutte contre cette inégalité. Son objectif est d’éloigner les enfants de leur situation d’extrême vulnérabilité de manière durable. Depuis 2009, cette fondation collecte des fonds via des donateurs et des legs. Pour augmenter le nombre de donateurs, Pelicano a développé le système des micro-dons automatiques.

Un don de 0,01 à 0,99 euro par mois

“Les employés peuvent choisir de faire un don automatique d’un minimum de 0,01 euro et d’un maximum de 0,99 euro”, explique Kristof De Boever, responsable chez Pelicano des partenariats avec les entreprises. “C’est une petite contribution, mais pour nous et les enfants que nous aidons, cela fait une grande différence. Pour l’instant, seuls les employés des entreprises affiliées au secrétariat social UwPayroll peuvent faire ces micro-dons. Les contributions sont automatiquement traitées lors du versement de leur salaire. Des discussions sont en cours pour que ce système soit également proposé par d’autres secrétariats sociaux.

“Avec ces micro-dons, nous voulons donner aux enfants en situation de pauvreté toutes les chances de se développer et de se faire une place dans la société”, explique Gunter Hens, directeur commercial d’UwPayroll. “En outre, nous nous engageons à verser chaque année 1 % de notre chiffre d’affaires à la Fondation Pelicano. Pelicano fonctionne sans subvention, ainsi les micro-dons fournissent à l’organisation des revenus récurrents, ce qui lui offre une plus grande sécurité en matière d’aide. “Les petits ruisseaux font les grandes rivières”, poursuit Kristof De Boever. “L’addition est vite faite : si 100 entreprises employant 100 personnes donnent chaque mois 0,99 euro par employé, cela représente près de 120 000 euros de revenus récurrents sur une base annuelle.”

Un budget moyen de 1 250 à 2 000 euros est nécessaire pour aider un enfant en situation de pauvreté pendant une année. Pelicano paie tout: des boîtes à lunch remplies et des repas, des vêtements, des fournitures scolaires, des visites chez le médecin et des frais d’adhésion à un mouvement de jeunesse ou à un club sportif. “Nous savons que cette aide financière atteint le groupe cible dans la mesure du possible”, précise Kristof De Boever. “Les enfants que nous soutenons, nous les trouvons, dans 90 % des cas, via les écoles, mais aussi parfois par les CPAS ou les avocats spécialisés dans la médiation de dettes.

Une fois le dossier approuvé, Pelicano ouvre un compte bancaire au nom du partenaire social qui a pris l’ (ou les) enfant(s) sous son aile. Ce compte peut alors être utilisé pour payer les besoins de base des enfants. Ainsi, la fondation apporte un soutien durable à plus de 3 045 enfants et jeunes adultes et les épaule afin qu’ils jouent un rôle à part entière dans la société. “Nous guidons et soutenons les enfants jusqu’à ce qu’ils soient prêts à entrer sur le marché du travail”, explique Kristof De Boever. “Trouver un emploi est un élément essentiel pour sortir de la pauvreté”.

1 euro rapporte 5 à 9 euros

Une étude de la Vlerick Business School commandée par Pelicano montre que chaque euro investi dans un enfant rapporte à la société 5 à 9 euros à long terme. “Si nous parvenons à sortir un enfant de la pauvreté et plus tard l’aider à trouver du travail, cette personne n’a pas besoin d’allocations mais paiera elle-même des cotisations sociales et un précompte professionnel”, souligne M. De Boever. “En fin de compte, cela permet de dégager des ressources budgétaires supplémentaires que le gouvernement peut utiliser pour lutter contre la pauvreté.”

Pelicano espère que le système de micro-dons sera bientôt connu. “D’ici fin 2025, nous espérons avoir convaincu entre 5 000 et 10 000 travailleurs d’opter pour les micro-dons automatiques”, conclut Kristof De Boever. “À terme, nous voulons atteindre plusieurs centaines de milliers de micro-donateurs. Pour les employeurs, il s’agit d’un moyen efficace de renforcer leur responsabilité sociale et d’atteindre leurs objectifs ESG (objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance, ndlr).”

Kristof De Boever souligne encore que le système de micro-donation n’offre aucun avantage fiscal : ni pour les salariés, ni pour les employeurs. “Les montants sont trop faibles pour cela. Ceux qui veulent donner plus peuvent le faire en faisant un don direct à notre fondation. Les montants à partir de 40 euros par an donnent droit à un avantage fiscal”.

Pour ces dons, la réduction d’impôt s’élève à 45 % du montant déposé et mentionné sur l’attestation.

D’autres initiatives

L’« arrondi sur salaire » est également pratiqué chez Securex, les employés ont la possibilité d’arrondir le montant de leur salaire à l’euro inférieur depuis plusieurs années. Ainsi, en 2021, rapportait Le Soir, sur les 1.400 collaborateurs en Belgique, que comptait le secrétariat social, près de 400 avaient décidé de participer à cet arrondi.

Les centimes étant prélevés directement sur les salaires, les employés participants reçoivent donc un salaire net sans centime. Le montant ainsi récolté est reversé, à la fin de l’année, à une association qui est choisie par le personnel. Cela représente environ 3.000 euros de dons par an, confiait Securex au Soir. Finalement, le secrétariat social constate que de plus en plus de ses clients réfléchissent à intégrer ce système.

Mais il existe d’autres initiatives de micro-dons en faveur des enfants en situation de pauvreté ou d’autres associations. Le système de donation est néanmoins quelque peu différent, comme celui de la chaîne de supermarchés Carrefour à la mi-mai 2023. Son action s’appelle l’ “Arrondi Solidaire” et est en faveur de SOS Villages d’Enfants, dont l’entreprise est partenaire depuis 2013. “En Belgique, un enfant sur 25 grandit seul, souligne l’entreprise. C’est pourquoi Carrefour lance l’action ‘Arrondir pour mieux grandir’ en faveur de SOS Villages d’Enfants. Arrondissez votre ticket de caisse, et aidez des enfants à grandir entouré d’une famille. Car aucun enfant ne devrait grandir seul.”

Ici, il s’agit de sensibiliser les clients à l’arrondissant de leur ticket de caisse à l’euro supérieur lors de leur passage en caisse, aidant ainsi des enfants à grandir entourés d’une famille. L’action de l’arrondi solidaire de 2022 avait permis de récolter 109 800 euros en faveur de SOS villages d’enfants.

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