“Saint-Gobain a une bonne dynamique en Belgique”

Pierre-André de Chalendar "La rénovation énergétique a à peine démarré." © PG/ERIC GARAULT / PASCOANDCO

Les affaires marchent bien pour le géant français des matériaux de construction, qui a été obligé de revoir ses prévisions à la hausse pour la deuxième fois en huit mois.

Beaucoup d’eau a passé sous les ponts depuis que Colbert, le ministre des Finances de Louis XIV, a fondé voici 355 ans cette manufacture qui devait concurrencer les verriers vénitiens. Saint-Gobain est aujourd’hui un géant des matériaux et solutions de construction dont le chiffre d’affaires a frôlé les 10,4 milliards d’euros au premier trimestre de cette année, affichant une hausse de 14,3% sur un an. Les affaires marchent tellement bien que le groupe, qui avait réalisé un résultat net record de 1,2 milliard d’euros au second semestre de l’an dernier, a été obligé de revoir pour la deuxième fois en huit mois ses prévisions à la hausse et d’avertir les marchés. “Nous avions pratiquement retrouvé le niveau d’activité de 2019 dès juin 2020, explique Pierre-André de Chalendar. Et depuis, la croissance s’accélère. Nous avons donc dû communiquer aux marchés que nos résultats records du second semestre de l’an dernier seraient battus au premier semestre de cette année.”

Ces performances sont le fruit d’une stratégie entamée depuis des années, nous explique Pierre-André de Chalendar. “La rénovation, et la rénovation énergétique plus spécialement, est le premier marché du groupe. C’est un sujet sur lequel nous nous sommes positionnés depuis longtemps et il se trouve que la crise sanitaire a mis en exergue pour beaucoup le besoin d’améliorer la qualité de leur habitat. Ce besoin de rénovation va encore s’exprimer pendant longtemps parce que la rénovation énergétique a à peine démarré, ajoute-t-il. Dans la plupart des pays d’Europe, les effets du Green Deal ne seront réellement visibles qu’à partir de la fin de cette année.” Mais les performances du groupe sont également le reflet d’une nouvelle structure. “Voici trois ans, afin de faire jouer les synergies, nous avons modifié notre organisation pour la décentraliser par pays et non plus par ligne de produits. Et nous avons réalisé davantage de cessions et d’acquisitions, qui ont permis également d’améliorer nos marges.” Voilà pourquoi Saint-Gobain enregistre depuis pratiquement un an des résultats records.

De belles positions

En Belgique, où le groupe emploie environ 1.250 personnes, la machine tourne bien. “Nos activités belges sont fortes dans les métiers de la construction. Dans la plaque de plâtre ( la marque Gyproc, Ndlr), notre usine de Kallo est très occupée ; nous avons une très belle activité dans les mortiers et une belle position commerciale dans l’isolation. Dans le vitrage, nous avons connu par le passé des moments plus difficiles qui nous ont contraints à fermer les Glaceries Saint-Roch à Auvelais en 2014. Mais nous disposons encore en Belgique de filiales de transformation. C’est d’ailleurs le pays où cette activité marche le mieux, avec des noms comme Glorieux, à Kuurne.” Certains se deman- daient cependant si Saint-Gobain allait se défaire, comme il l’a fait aux Pays-Bas, de son réseau de distribution belge. “Cela n’est pas prévu, répond le P.-D.G. du groupe. Ce réseau a une bonne rentabilité et est fortement axé sur l’aménagement intérieur, un créneau porteur où nous avons en Belgique une très belle position.”

Pour compléter l’ensemble, le groupe français dispose aussi de plusieurs usines, notamment à Kontich et à Chaineux, actives dans les composites à base de polymères spéciaux pour les marchés de l’automobile et des sciences de la vie. Et Saint-Gobain a installé à Bastogne le centre névralgique d’Autover, son activité mondiale de distribution de vitrages automobiles de remplacement.

“Nous avons une bonne dynamique en Belgique”, résume Pierre-André de Chalendar.

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