Un partenariat entre Thales et l’université de Liège pour inventer les roquettes du futur

Le partenariat signé par le CEO de Thales Belgique, Alain Quevrin, sous le regard du ministre wallon de l'Economie, Pierre-Yves Jeholet. (Belga)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Les deux partenaires misent sur l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies électromagnétiques pour créer des solutions innovantes en matière de guidage, de contrôle et de propulsion pour les effecteurs de nouvelle génération. Explication.

Un partenariat entre une entreprise, Thales, active dans le domaine de la défense, et l’université de Liège: voilà qui a de quoi surprendre. Sauf que ladite université de Liège est déjà impliquée dans un partenariat similaire avec la FN et entend bien rester un acteur de notre époque chahutée.

« Nous ne concevons pas ce partenariat comme une fuite en avant technologique, mais comme un exercice de lucidité, insiste Anne-Sophie Nyssen, rectrice de l’ULiège. Le monde change. Et face à cela, il est du devoir d’une institution publique de s’assurer que les progrès technologiques, y compris ceux permis par l’intelligence artificielle, soient encadrés, réfléchis, et mis au service des démocraties.”

Pour éviter la guerre, il faut la préparer, dit l’adage. Pour sauver nos libertés aussi.

Roquettes nouvelle génération

Concrètement, le partenariat signé ce mardi 6 mai vise à développer la recherche sur des solutions innovantes en matière de guidage, de contrôle et de propulsion pour les effecteurs de nouvelle génération, en s’appuyant sur les avancées récentes en intelligence artificielle (IA) et en technologies de propulsion.

Il porte sur un montant d’1 million d’euros sur 4 ans (2025-2029) et se base sur les compétences du Montefiore Institute of Electrical Engineering and Computer Science (Faculté des Sciences Appliquées) de l’ULiège.

Les moyens de défense de demain impliqueront des dispositifs physiques (roquettes, drones, mitrailleuses, etc.) contrôlés par une couche d’intelligence artificielle (IA) avancée, explique le professeur Damien Ernst. Les défis techniques pour construire cette couche d’IA sont immenses mais je pense qu’on a l’expertise suffisante à
l’ULiège pour arriver à les relever, même si cela va demander énormément de recherche fondamentale très difficile à mener. On parle ici d’une complexité algorithmique bien plus importante que celle associée par exemple aux ‘’Large Language Models’’.”

Une réponse aux drones

Les expertises des deux partenaires viseront donc à apporter des évolutions très concrètes. Premièrement: développer des algorithmes d’IA avancés pour le guidage et le contrôle des munitions, améliorant leur efficacité et leur adaptabilité en environnement complexe, Deuxièmement: intégrer des solutions de fusion de capteurs et de traitement d’image pour optimiser la précision et la fiabilité des systèmes d’armes. Enfin, troisièmement: concevoir des systèmes de propulsion innovants, notamment via l’utilisation de technologies électromagnétiques, pour augmenter la portée et la vitesse des effecteurs.

“Cette collaboration avec l’une des institutions académiques les plus prestigieuses de Belgique marque un moment clé dans notre quête d’excellence en matière de défense, souligne Alain Quevrin, CEO de Thales Belgique. En unissant notre expertise industrielle et les talents de la recherche universitaire, nous allons développer des solutions innovantes pour les effecteurs de nouvelle génération, en nous appuyant sur les avancées en intelligence artificielle et en technologies de propulsion. Ensemble nous investissons dans l’avenir de la défense et de l’innovation technologique!”

L’activité roquettes de Thales est en pleine expansion à cause de la guerre en Ukraine et des tensions internationales. Cet accord vise à apporter des “réponses à des préoccupations opérationnelles, notamment face aux drones“, a précisé Alain Quevrin. “Ce qui nous remonte typiquement du terrain, c’est qu’il est intéressant d’avoir une roquette qui aille plus vite, qui soit propulsée au départ plus rapidement.”

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