Olivier Remels : “Les situations d’échec en math ou en sciences n’incitent pas à s’orienter vers ce type d’étude”
Une baisse inédite des résultats en mathématiques et une diminution des niveaux de lecture et de sciences, voici les conclusions de l’enquête PISA, réalisée en 2022 dans 81 pays. Un recul qui s’explique en partie par la crise sanitaire, période où de nombreux établissements scolaires ont été contraints de fermer leurs portes. A la suite de la publication de ses résultats, Trends Tendances fait le point avec Olivier Remels, administrateur délégué de la Fondation pour l’Enseignement.
Trends Tendances : Quelle est votre lecture des résultats ?
Olivier Remels : Ces résultats PISA sont une piqûre de rappel afin de poursuivre la dynamique des réformes entamées dans le Pacte pour un enseignement d’excellence. Les élèves dont on parle ici n’ont pas encore bénéficié d’un grand nombre de mesures de celui-ci. Je ne veux pas dédramatiser la situation, ce n’est pas du tout l’objet de mon discours mais il faut noter que l’écart entre les résultats de la Fédération Wallonie Bruxelles et les systèmes scolaires voisins se résorbe.
Trends Tendances : La Fédération Wallonie Bruxelles fait cependant partie des systèmes les plus inégaux…
Olivier Remels : Oui, la situation ne s’améliore pas sur ce point. L’estime et la confiance en soi des élèves doivent progresser. Je pense que ce résultat-là spécifiquement est une invitation au changement et une invitation à davantage de collaboration entre l’école et les entreprises au sens large du terme. Par ces collaborations on peut gommer ces inégalités.
Trends Tendances : Vous avez un exemple ?
Olivier Remels : On sait bien que les élèves qui se retrouvent en situation d’échec sont souvent relégués vers l’enseignement technique ou professionnel. Ils ont alors parfois l’impression d’avoir moins de possibilité que d’autres. Les témoignages sur les métiers, des visites d’entreprise ou des stages permettent de retrouver du sens dans l’apprentissage.
Trends Tendances : Est-ce que la baisse des résultats en mathématique et la diminution du niveau en science peut inquiéter les employeurs ?
Olivier Remels : C’est une question difficile parce que c’est difficile de faire un lien entre les résultats observés aujourd’hui – qui sont très inégaux en fonction de l’origine et de la situation des élèves – et les choix qui seront opérés à l’avenir. On peut supposer tout de même que les situations d’échec dans un certains nombres de matières comme les math ou les sciences n’incitent pas à s’orienter vers ce type d’étude.
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