Noshaq sera plus sélectif dans ses investissements
Le fonds entend poursuivre ses investissements en dehors de la province de Liège, pour autant qu’ils soient bien “en articulation” avec l’écosystème liégeois.
Pour la deuxième année consécutive, l’invest liégeois Noshaq va distribuer un dividende à ses actionnaires. Il a en effet dégagé un bénéfice record de 32 millions d’euros sur l’exercice 2022, grâce notamment aux plus- values “significatives” réalisées avec les participations dans Odoo, NSI et Xpress Biologics. Cela illustre l’option stratégique de Noshaq d’agir de plus en plus comme un fonds de private equity, ce qui implique de dynamiser sa politique d’exit.
“Nous n’avons pas vocation à rester 30 ans dans une entreprise mais bien d’accompagner et d’aider celles qui ont le potentiel pour grandir”, concède le président du conseil d’administration Jean-Michel Javaux. Au cours de l’exercice écoulé, 32 entreprises sont sorties du portefeuille de Noshaq.
Lire aussi | Bénéfice historique pour Noshaq
Parallèlement, 40 ont rejoint ce portefeuille, qui englobe désormais 477 sociétés. Noshaq a procédé à 134 interventions, pour un total de 130 millions d’euros. Fait notable: cela fait moins d’interventions que par le passé (154 en moyenne sur les cinq dernières années) mais pour un montant en hausse. Les choix d’investissements sont donc plus sélectifs. L’industrie et les sciences du vivant concentrent le plus d’interventions, tandis que le secteur immobilier se développe de plus en plus.
Equilibrer les risques
“Il ne s’agit pas de concurrencer les acteurs privés dans l’immobilier mais bien d’apporter un appui très concret aux autres secteurs”, précise Jean-Michel Javaux, qui pointe le taux d’occupation de 85% au Legia Park et le succès du district créatif de La Grand Poste. “Nous avons équilibré les risques dans notre portefeuille pour viser la meilleure rentabilité, poursuit le président de Noshaq. Mais nous conservons notre ADN public. Nous continuons, par exemple, à investir dans l’agroalimentaire (15 décisions pour 5 millions d’euros en 2022) car c’est essentiel pour la région, même si ce n’est pas là qu’on va nécessairement chercher de la rentabilité à deux chiffres.”
Dans le même esprit, même s’il est plus sélectif et orienté vers le profit, Noshaq ne délaissera pas le monde des start-up, par nature plus risqué. Au printemps dernier, l’accélérateur imec.istart s’est installé à La Grand Poste, en partenariat avec l’invest liégeois.
Ces derniers temps, Noshaq a pris l’habitude de sortir un peu des frontières de la province de Liège, par exemple pour investir en Brabant wallon avec Odoo ou en Hainaut avec Aerospacelab. Cette manière d’agir devrait continuer à l’avenir.
Lire aussi | Dans les coulisses de “l’opération Odoo”…
“Nous en parlons évidemment avec les acteurs locaux concernés et Wallonie Entreprendre, rassure Jean- Michel Javaux. Ce sont chaque fois des investissements avec des retombées sur l’économie liégeoise ou une articulation avec les écosystèmes. Aerospacelab travaille ainsi beaucoup avec tout le secteur spatial liégeois et Odoo participera à notre campus IT avec NRB ou NSI. Ces investissements hors de nos frontières ont du sens au point de vue écosystémique. Et puis, Fabien Pinckaers et Benoît Deper (les fondateurs et CEO d’Odoo et d’Aerospacelab, Ndlr) sont des entrepreneurs très inspirants.”
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici