Les milieux politiques s’inquiètent du retour de l’ancien patron de Nethys par la petite porte, alors que l’on parle d’investissements “risqués” dans l’hydrogène. L’ombre des affaires plane encore sur Liège. Les dents grincent au MR, mais aussi au PS.
Le cri vient du cœur: “Franchement, cela nous inquiète”. Émanant d’un responsable politique de premier plan, il témoigne du fait que le retour de Stéphane Moreau ne fait pas que des heureux. Inquiété par la justice, au centre de l’affaire Publifin – Nethys, le responsable liégeois revient par la petite porte.
L’information circule depuis quelque temps, relayée par SudInfo cette semaine: l’ancien CEO de Nethys serait actif en tant que consultant pour l’entreprise John Cockerill, notamment, dans le cadre d’un projet en Afrique.
“Il y a eu une grosse pression politique de la part de certains socialistes pour octroyer des consultances à Stéphane Moreau”, assure une source bien au courant du dossier. Simplement, dit-on, pour lui permettre de retravailler. Mais même dans les rangs socialistes, on grince des dents.
Nethys et l’hydrogène
Le sujet est d’autant plus sensible que L’Echo annonçait récemment la volonté de renflouer l’activité ‘hydrogène’ de John Cockerill en Europe via une participation de Nethys, Resa et Fluxys pour une centaine de millions d’euros.
Rien n’a été confirmé officiellement à ce stade. “Aucune décision n’est prise, mais le dossier est effectivement à l’instruction“, confirmait toutefois à L’Echo un certain… Jean-Claude Marcourt, vice-président du CA de Fluxys, et proche de Stéphane Moreau.
“C’est d’autant plus inquiétant qu’il s’agit d’investissements dans des activités risquées, ce qui ne sera pas nécessairement du goût du conseil d’administration de Nethys”, nous glisse-t-on.
L’implication d’une structure baptisée TransEnergie, fruit de la scission du holding Resa, est également évoquée. Sa mission initiale, selon Le Soir à l’époque: investir dans la transition énergétique… dans toutes les activités non soumises à la régulation.
Tout cela a de quoi intriguer ou élever le niveau d’alerte auprès de la majorité MR – Engagés, à la tête de la Région wallonne.