L’effort budgétaire wallon est-il ridicule par rapport à celui de la Flandre ?

Adrien Dolimont (MR, Wallonie), Bart De Wever (N-VA, fédéral) et Mathias Diependaele (N-VA, Flandre): le trio des réformes. (Belga)
Baptiste Lambert

Le gouvernement wallon présentait son budget 2026. Contrairement à ce qu’on pouvait attendre, il a plutôt été clément. L’exécutif d’Adrien Dolimont (MR) préfère y aller crescendo. Le coup de massue est pour plus tard.

Après un exercice 2025 anéanti par la réforme des droits d’enregistrement, on s’attendait à un effort budgétaire nettement plus marqué en 2026. Mais ce n’est pas (encore) la grande faucheuse.

L’effort global est porté à 270 millions d’euros et il sera principalement porté par des réformes (APE, formation) et par un devoir de rationalisation (Aviq, communes). L’exécutif d’Adrien Dolimont a soigneusement évité de s’attaquer frontalement au pouvoir d’achat.

Un exemple ? Le montant des allocations familiales est préservé et sera indexé, contrairement à ce qui avait été mis sur la table lors des discussions. Et à l’inverse de la FWB, le gouvernement wallon n’a pas pris de mesures très visibles comme la hausse du minerval.

La Flandre fait beaucoup plus

Cet effort relativement modeste n’est pas passé inaperçu en Flandre. Il faut dire que sur le plan purement comptable, la Wallonie y va beaucoup plus en douceur que son voisin du nord, comme le note le journaliste de la rue de la Loi, Wouter Verschelden.

  • Le budget flamand : 66,5 milliards. Le budget wallon : 22 milliards.
  • La dette flamande : 38,9 milliards. La dette wallonne : 41 milliards.
  • Le déficit flamand : 3,5 milliards. L’effort budgétaire : 1,5 milliard.
  • Le déficit wallon : 2,9 milliards. L’effort budgétaire : 270 millions d’euros.
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Avec une restructuration d’1,5 milliard, le gouvernement flamand semble effectivement avoir pris le taureau par les cornes. Seulement, cette comparaison ne tient pas, selon Georges-Louis Bouchez : “Il faut comparer des choses comparables… les Flamands ont annoncé des reports d’investissements comme des économies. Les Wallons, c’est uniquement une diminution structurelle de la base des dépenses.”

Le journaliste lui rétorque que ces “investissements différés” pèsent 370 millions d’euros dans l’effort global. Il s’agit notamment du report de la réforme des droits de succession, ainsi que d’autres investissements dans tous les départements. Il reste donc un effort de 1,13 milliard, dont 370 millions rien qu’en réduction de subsides et en gain d’efficacité de l’administration.

Ce n’est qu’un début

Ce qui est une certitude, c’est que l’effort à fournir par la Wallonie va aller crescendo si l’exécutif veut tenir sa promesse d’un retour à l’équilibre en 2029.

Dans ses projections, le gouvernement wallon planche sur un effort de quasiment 900 millions en 2027, puis 525 millions d’euros en 2028 et enfin près de 600 millions en 2029. Des efforts deux à trois fois plus importants.

En Wallonie, le coup de massue budgétaire n’est pas encore tombé.

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