Le resserrage du plan de relance accouche d’une souris : 92 millions d’euros sur 7 milliards

Le ministre-président wallon Adrien Dolimont "s’engage avec son gouvernement à ne pas marquer d’accord sur le Mercosur en l’état". © BELGA

Le “resserrage” du plan de relance wallon, annoncé dès l’été par la nouvelle majorité, permettra au final une économie d’un peu plus de 92 millions d’euros. “Ce n’est pas beaucoup, on est d’accord”, a indiqué jeudi le ministre-président régional, Adrien Dolimont.

Adopté définitivement en octobre 2021 à la suite de la crise sanitaire et des inondations de juillet 2021, ce plan de relance – totem du gouvernement Di Rupo – comprenait 323 projets pour un budget total de quelque 7 milliards d’euros.

Dès leur arrivée au pouvoir, le MR et Les Engagés avaient toutefois fait part de leur volonté de réduire la voilure. Leur déclaration de politique régionale stipule ainsi que les projets seront évalués et ajustés “de manière à garantir une utilisation optimale des ressources de la Wallonie et à assurer la réussite des objectifs de relance”.

Principe de réalité

Six mois plus tard, l’analyse est bouclée. Avec une évidence: l’intention de resserrage s’est heurtée “à un certain principe de réalité” et à la nécessité de respecter la parole publique donnée, a admis Adrien Dolimont ce jeudi. Le plan de relance étant entré dans sa quatrième année d’exécution, bon nombre de projets ont en effet déjà été lancés et sont en cours d’exécution, ce qui complique tout retour en arrière.

Par ailleurs, les projets européens et les projets prioritaires déterminés avec les partenaires sociaux ont également été exclus du resserrage.

Au final, l’exercice ne concerne donc que 234 projets. Sur ce nombre, 34 projets étaient déjà passés à la trappe sous la précédente législature et 10 autres ont été supprimés par le gouvernement actuel. Quatre projets sont terminés et peuvent donc sortir du plan tandis que 85 sont entièrement engagés, leur encours devant être liquidé.

Parallèlement, 45 projets sont en cours de finalisation, ce qui signifie que le gouvernement a décidé de les supprimer tout en respectant les engagements pris, sans nouvel investissement.

27 projets sont quant à eux maintenus, mais avec une réduction de leur enveloppe globale, 25 sont conservés en l’état et enfin, 4 verront leurs moyens renforcés, a détaillé le ministre-président sans en dire davantage sur les projets concernés.

Les projets maintenus

On apprendra tout de même que l’ensemble des projets digitalisation/simplification ont été regroupés afin de poursuivre les initiatives en cours. Au total, plus de 30 millions d’euros sont encore mobilisables pour ces politiques.

Un peu plus d’un million a également été prévu pour financer des projets en lien avec la biodiversité tandis qu’une partie des économies réalisées sur des projets tourisme, à hauteur de 6,1 millions d’euros – permettront de renforcer le financement de la création de nouvelles places en crèche.

Certains projets clés sont quant à eux maintenus en l’état ou avec des légères diminutions. C’est notamment le cas de la constitution d’une réserve stratégique de terrains dans le cadre de la reconversion des friches industrielles, de l’ensemble des projets de recherche, du plan Bio 2030, du développement des approches innovantes en matière de lutte contre le chômage de longue durée ou encore du déploiement du WIFI dans les écoles.

A l’inverse, des projets peu porteurs sont en cours de liquidation. Sont ici visés le lancement d’un plan langue, les projets de “rayonnement de la Wallonie” et des salles de shoot, entre autres.

Moyen d’actions très limité

En termes de budget, 7 milliards d’euros étaient prévus pour ce plan de relance dont 1,3 milliard de moyens européens pour les projets PNRR et RePOWER EU, 2,6 milliards pour les projets prioritaires et 398 millions pour des projets wallons finançant des projets européens. Soit 4,3 milliards qui échappent d’office au resserrage annoncé.

Sur les 2,7 milliards restants, 1,9 milliard a déjà été engagé. L’exécutif souhaitant respecter tous les engagements pris, le solde des moyens soumis à l’exercice s’élève finalement à 775 millions d’euros. Un montant dont il faut encore extraire les 312 millions d’euros prévus pour la rénovation des berges et financés par un prêt de la Banque européenne d’investissement.

De soustractions en soustractions, le gouvernement est parvenu à une “base de jeu” de 463 millions d’euros. Sur ce montant, l’économie totale s’élève à 92,1 millions d’euros, a résumé Adrien Dolimont. “C’est loin d’être le plan de relance que l’on voulait ou que l’on aurait mis sur pied mais on doit faire avec la réalité. Et cette réalité est plus nuancée que ce que l’on aurait pu espérer faire”, a-t-il conclu.

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