L’ajustement budgétaire wallon au menu de l’avant-dernière plénière avant les vacances

La Wallonie ajuste son budget sans taxe nouvelle

Dernier devoir – ou presque – avant les vacances pour les parlementaires wallons qui se penchent, ce mercredi, sur l’ajustement budgétaire bouclé fin avril par le gouvernement régional. Sans surprise, il devrait être voté en fin de journée majorité contre opposition.

“Ce budget, si vous l’approuvez, s’inscrit tout à fait dans le fil rouge fixé par le gouvernement; un fil rouge qui doit garantir la soutenabilité de la dette, permettre les investissements nécessaires à la reconstruction des zones sinistrées lors des inondations ainsi que les investissements de relance”, a rappelé durant les débats le ministre régional du Budget, Adrien Dolimont (MR). 

“Il restera de nombreux chantiers à mener avant la fin de la législature mais les fondations sont là et la voie à suivre est claire: elle garantit la crédibilité financière de la Région et constitue une réponse volontariste aux défis économiques, sociaux et environnementaux auxquels est confrontée la Wallonie”, a-t-il ajouté.

Dans la majorité, on applaudit des deux mains. “Je voudrais saluer les orientations raisonnables et réalistes, les décisions franches et nécessaires. C’est ce que j’appelle, moi, avoir le sens des responsabilités”, a ainsi dit Joëlle Kapompole (PS).

“Le contexte s’est en partie calmé mais les effets des crises sont encore là, dans les esprits et aussi dans le budget même si le temps aide à apaiser. Les politiques publiques sont là pour aider à réduire les risques et pour nous permettre d’être plus résilients”, a enchaîné le chef de groupe Ecolo au parlement wallon, Stéphane Hazée.

Pour le MR, François Bellot a quant à lui évoqué “le difficile équilibre entre réponse aux crises et soutenabilité de la dette”. “Nous saluons la double volonté du gouvernement de poursuivre les investissements nécessaires à la relance tout en travaillant à une dette soutenable sans mettre en place des politiques d’austérité”, a-t-il déclaré en mouchant par ailleurs l’opposition qui “s’inquiète des déficits mais n’arrête pas, en commission, de réclamer des moyens supplémentaires”.

Dans les rangs des Engagés et du PTB, le discours est évidemment bien différent. “Il est difficile d’être convaincu par un ajustement qui continue la politique de l’autruche, qui nie la réalité budgétaire à grand coup de maquillage et d’effets de com. Où est le courage politique? Celui de la vérité des chiffres; celui, par exemple, de renoncer à 2 milliards de dépenses que même le gouvernement et les partenaires sociaux ne jugent pas prioritaires”, s’est interrogé François Desquesnes, le chef de file des Engagés au parlement régional.

“Ce courage nécessaire, on ne le lit pas dans votre budget ajusté 2023. Il ne vous restera donc que le budget 2024 initial pour inscrire la Wallonie sur les rails d’une saine gestion financière, condition sine qua non d’une stabilité économique et sociale et d’une ambition environnementale forte”, a-t-il poursuivi.

Quant au PTB, il a avant tout regretté “l’absence d’aide sérieuse aux travailleurs”. “L’exercice budgétaire wallon de cette année est loin de répondre aux besoins des travailleurs ou à ceux des petits indépendants mais maintient par contre les aides aux multinationales et les privilèges des politiciens”, a notamment déploré le chef de groupe du parti, Germain Mugemangango.. “Que le MR déroule le tapis rouge aux multinationales, ça n’étonnera personne. Mais que le PS et Ecolo suivent… Pour eux, prendre ses responsabilités, c’est faire ce que veut la droite. Il faut qu’ils changent de logiciel pour aider ceux qui en ont réellement besoin”, a-t-il conclu.

Fin avril, l’ajustement budgétaire régional avait débouché sur un solde brut à financer, soit la différence entre les dépenses et les recettes régionales, de 2,975 milliards, en amélioration de 166 millions par rapport au budget initial.

Quant à la trajectoire budgétaire, elle affiche un déficit public de 60 millions d’euros, ce qui est nettement mieux que les 274 millions prévus dans l’accord de gouvernement et que les 111 millions annoncés à l’initial 2023. Comme lors des exercices précédents, ce montant est toutefois expurgé des dépenses exceptionnelles liées à la crise sanitaire (70 millions d’euros), aux inondations (461 millions), à la guerre en Ukraine (47 millions), à la crise énergétique (445 millions) et à la relance de la Région (1,409 milliard).

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