Charline Van Snick chez Ecolo: #BalanceTonSport pour la politique
La judoka opte pour les verts afin de poursuivre son combat “éco-féministe”. Les verts jouent l’ouverture, dans le fil de leur tradition, mais alors que leur base a critiqué certaines recrues “gadget” chez leurs adversaires.
L’ancienne judoka Charline Van Snick, qui vient à peine de remettre son kimono après une carrière riche en titres et médailles, se lance dans l’arène politique. Elle se présentera sur la liste fédérale Ecolo dans l’arrondissement de Liège. Un choix logique pour cette sportive engagée, qui avait prolongé durant sa carrière le combat de #metoo sur les tatamis.
Ce faisant, Ecolo rejoint la tendance observée chez les Engagés, d’abord, puis au MR et chez DéFI, d’accueillir des personnalités de la société civile. Avec la volonté d’apporter une réponse à la défiance citoyenne, qui prend des proportions importantes, comme en témoignait encore une étude de l’Institut wallon des statistiques (Iweps), la semaine dernière: la confiance dans les institutions politiques est dramatiquement basse.
“Une suite logique”
Charline Van Snick se réoriente, après sa carrière sportive, vers l’accompagnement des futurs sportifs au sein de l’Adeps. Mais elle prend aussi le choix de combiner cela avec une potentielle place au parlement. “Ecolo me permet de donner une suite logique à ma carrière, en fusionnant mes passions pour le sport et l’activisme social“, dit-elle au Soir.
Le lien entre la sportive et le parti a été noué par Sarah Schlitz, ancienne secrétaire d’Etat fédérale pour l’égalité des chances, avec laquelle elle partage un combat “éco-féministe”. “Charline est une battante, dit-elle. Contre les violences conjugales, contre les stéréotypes des genres, contre toutes les discriminations à l’égard des LGBT+.”
La judoka avait notamment lancé la campagne #BalanceTonSport avec une autre judoka, Lola Mansour. La conséquence d’une violence subie dans le milieu sportif, mais aussi dans la sphère privée.
L’ouverture verte
L’arrivée de Charline Van Snick, et ce qu’elle représente, confirme le virage important pris par les écologistes dans la défense des minorités au sens large et la lutte pour les droits des femmes. Son profil rejoint naturellement le cause verte, tant sur ces sujets que pour son combat pour le bien-être animal.
Ce faisant, Ecolo rejoint la cohorte des partis faisant de l’ouverture une main tendue vers les citoyens, dont la défiance à l’égard de la politique ne cesse de croître. Les Engagés, avec un renouveau programmatique en toile de fond, ont mutiplié les candidats d’ouverture (entrepreneurs, académiques, scientifiques…), suivi par le MR de façon plus classique et DéFI (sur des points spécifiques avec le juge Claise ou l’ex-présidente de l’horeca bruxellois).
Jusqu’ici, ces candidatures extérieures étaient souvent critiquées ou méprisées par des voix écologistes sur les réseaux sociaux, pour leur caractère gadget ou attrape-voix. Cela étant, Ecolo a une longue tradition d’ouverture à la société civile, notamment venant des milieux associatifs ou judiciaires (Céline Tellier, Carine Russo, Michel Bourlet..). Fragilisé par cette législature où rien ne lui a été épargné, Ecolo franchit à nouveau le pas, en phase avec son combat.
Seul le PS résiste pour l’heure à cette volonté d’ouverture.
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