Uniformisation de la méthode de calcul pour les contrats “énergie” variables dès novembre
Dès novembre, le VREG, la CWaPE, BRUGEL et la CREG utiliseront une méthode uniforme pour calculer le coût annuel estimé des contrats d’électricité et de gaz naturel à prix variables, annoncent mercredi les régulateurs d’énergie.
La nouvelle formule, déjà appliquée par le VREG depuis mai 2022, prend en compte les prix de l’énergie prévus pour les 12 prochains mois, sur la base des cotations disponibles sur les bourses de l’énergie pour des livraisons futures. “Le but de cette méthode de calcul est de proposer le classement le plus fiable possible des offres des fournisseurs dans l’intérêt du consommateur”, peut-on lire dans le communiqué. Les régulateurs belges de l’énergie suivront donc cette méthodologie et l’affineront si nécessaire.
Aujourd’hui, les prix sur le marché de l’électricité et du gaz naturel présentent des variations très importantes et les estimations réalisées à l’aide des comparateurs peuvent varier fortement d’un mois à l’autre.
Test Achats, qui alertait depuis quelque temps sur l’impossibilité de comparer correctement les contrats variables entre eux, salue la décision des régulateurs d’énergie. “Nous sommes heureux que notre message ait été entendu (…). “Les consommateurs ne seront désormais plus confrontés à des prix allant du simple au triple pour le même contrat en fonction du comparateur choisi”, a réagi Julie Frère, porte-parole de l’association des consommateurs.
Simplifier les paramètres et moments d’indexation
Cette dernière souhaite néanmoins que l’on poursuive le travail en s’attaquant désormais au nombre de paramètres et aux moments d’indexation possible. “Actuellement, on recense plus de 30 paramètres d’indexation, certains contrats sont indexés tous les mois, d’autres tous les trois mois”, selon l’organisation. “Nous demandons de simplifier les paramètres et d’aligner les moments d’indexation, par exemple en imposant une indexation mensuelle à tous les fournisseurs”, explique Julie Frère.
Test Achats plaide enfin pour que les consommateurs soient informés clairement du paramètre utilisé pour leur contrat, des conséquences de l’utilisation de ce paramètre en particulier, et de l’endroit où ils peuvent en suivre l’évolution.
Plus que deux fournisseurs d’énergie encore présents à Bruxelles
Les Bruxellois qui souhaitent conclure un nouveau contrat de livraison de gaz et d’électricité n’ont plus énormément de possibilités. Désormais, seules deux entreprises sont encore actives sur le territoire régional. La concurrence a quitté la capitale en raison d’un marché trop compliqué.
Bolt a fait savoir qu’il n’acceptait provisoirement plus de nouveaux clients à Bruxelles. Cette interruption vaut également pour la Wallonie. Les clients actuels seront cependant encore bien fournis par l’entreprise.
Selon le site internet du régulateur Brugel, il ne resterait donc plus qu’Engie Electrabel, TotalEnergies et Luminus. Ce dernier était actif à Bruxelles via MediaMarkt. Mais Luminus elle-même confirme que ce ne sera plus le cas et qu’elle non plus n’acceptera plus de nouveaux clients.
Les Bruxellois n’ont donc plus qu’Engie Electrabel et TotalEnergies vers qui se tourner. Il y a bien Brusol EnergyVision, mais cette dernière ne livre de l’électricité qu’aux clients détenteurs de panneaux solaires. D’autres fournisseurs, comme Eneco, sont également actifs à Bruxelles dans la livraison de gaz et d’électricité, mais là encore pour des contrats existants.
“Moins de fournisseurs signifie moins de concurrence à Bruxelles”
Le régulateur régional du marché de l’énergie évoque une situation “problématique”.“Moins de fournisseurs signifie moins de concurrence à Bruxelles”, avance une porte-parole. “Nous avons déjà conseillé de rendre le marché plus attrayant.”
Selon la Febeg, la fédération des entreprises de gaz et d’électricité, Bruxelles reste un marché difficile. Les entreprises doivent en effet proposer des contrats de trois ans. Les procédures avec les mauvais payeurs éventuels sont en outre fastidieuses. Toute entité souhaitant rompre un contrat avec un mauvais payeur doit aller en justice de paix. “Et cela peut prendre facilement un an et demi”, explique le directeur général de la Febeg Marc Van den Bosch.
Engie n’a de toute manière pas l’intention de quitter Bruxelles. “Engie souhaite rester active dans les trois Régions”, précise une porte-parole. “Mais Bruxelles est en effet un marché exigeant.”
Les prix affichés dans la capitale ne sont pourtant pas fort différents de ceux pratiqués dans les deux autres Régions. D’après des données du régulateur fédéral, la Creg, il ressort que le prix moyen de l’électricité en septembre s’établissait à 2.041 euros pour une famille bruxelloise type, sur base annuelle. C’est même meilleur marché qu’en Flandre (2.072 euros) et en Wallonie (2.245 euros). La facture bruxelloise compte moins de frais de distribution et moins d’obligations liées aux certificats verts. Pour le gaz naturel, la facture s’élève à 2.970 euros, légèrement plus onéreuse qu’en Flandre (2.889 euros), mais moins chère qu’en Wallonie.