Un accord sur la flexibilité de l’emploi qui reste trop mesuré et peu libéral
Le gouvernement De Croo confirme le “jobs deal” sur la flexibilité, l’e-commerce…, mais on ne peut pas dire que le mois consacré à son adaptation ait porté de grands fruits.
C’est l’heure des réformes. Le gouvernement fédéral d’Alexander De Croo n’a plus le choix : avec la détérioration du contexte socio-économique, sur fond de crise de l’inflation et de guerre en Ukraine, il doit forcer le pas des réformes. Les pensions sont au menu des prochaines semaines, de même que les mesures de soutien au pouvoir d’achat et à la compétivité.
L’emploi était au menu ce vendredi, mais ce n’était que…. la confirmation d’un accord déjà présenté il y a un mois, avec davantage de protection des travailleurs encore. Cela reste une réponse insuffisante par rapport aux besoins de flexibilité des entreprises!
La nécessité de relever le taux d’emploi – avec l’horizon des 80% en 2030 pour 71,5% aujourd’hui – est vitale pour maintenir le navire Belgique à flots. “Notre objectif est de l’augmenter de façon sensible, souligne Alexander De Croo. Il confirme donc les mesures prises en matière de flexibilité: travail de soirée, possibilité de travailler quatre jours au lieu de cinq, cinq jours de formation par an… “Cela fait partie d’un plan plus global avec une série de décisions prises par le gouvernement depuis le début”, dit Alexander De Croo.
“Nous savons que nous avons une situation assez difficile pour beaucoup de citoyens”, ajoute le Premier ministre. “La meileure protection, c’est d’avoir un emploi.”
“Les demandes des travailleurs”
Pierre-Yves Dermagne, vice-Premier PS et ministre du Travail, rappelle que les mesures ont pour objectif d’adapter l’emploi aux réalités actuelles et d’atteindre les 80%. “Il y a d’abord des mesures pour mieux concilier vie professionnelle et vie privée”, dit le ministre socialiste. “Pour la première fois, des mesures de flexibilité s’adaptent aux demandes de travailleurs et pas seulement aux exigences des employeurs.” Le MR appréciera.
L’accord contient la possibilité de travailler quatre jours par semaine au lieu de cinq. “Le cinquième jour sera bel et bien un jour de repos”, insiste Pierre-Yves Dermagne. qui ajoute: “Un enseignement de la crise du Cod et du télétravail, c’est de garantir le droit à la déconnexion”. Il met encore en avant la protection de tous les travailleurs des plateformes. Bref, beaucoup de social!
“Nous avons voulu permettre aux gens d’évoluer dans leur carrière avec un droit individuel de formation de cinq jours par ans“, souligne le ministre du Travail. Qui soutient l’importance de se former tout au long de la vie. Tout le monde s’accorde toutefois à dire que c’est là un nombre largement insuffisant, au regard notamment de l’expérience des pays nordiques.
Nous avons pris un mois pour confirmer cet accord après la réception des différents avis, explique le ministre du Travail. Qui précise encore: en ce qui concerne les expériences pilotes dans les entreprises pour l’e-commerce, les syndicats seront davantage impliqués.
Timide avancées libérales
David Clarinval, ministre MR des Classes moye,nes et des Indépendants, se réjouit d’avoir un cadre dans l’e-commerce qui permet de “lutter contre le handicap de compéitivité par rapport à nos pays voisins“. “Dans ce secteur, à cause de notre retard, la plupart des entreprises s’installent à nos frontières”, rappele-t-il. Les libéraux regrettent toutefois que ce ne soient là “que des expériences pilotes”.
“Un autre élément, c’est davantage de flexibilité dans la carrière, c’est fondamental,ajoute David Clarinval. Et enfin, en ce qui concerne l’économie de plateforme, on se réjouit d’avoir conservé la philosophie permettant d’avoir un travail indépendant ou salarié. Avec une avancée importante d’assurance des travailleurs.”
Fondamentalement, toutefois, ce “jobs deal” reste d’une ambition rtsè mesurée. Les libéraux ne sortent pas renforcés de la concertation qui l’a confirmé.
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