Toujours”hot”, le marché du travail américain : de nouvelles hausses des taux d’intérêt en vue ?
Un marché du travail toujours en pleine puissance mais avec des signes contradictoires. Voilà ce qui ressort du rapport mensuel de l’office des statistiques américain. Une situation qui laisse une marge de manœuvre à la Fed pour augmenter les taux d’intérêt, après une récente pause.
Tous les premiers vendredis du mois, le Bureau des Statistiques américain publie son rapport mensuel sur le marché du travail. Au mois de juin, 209.000 emplois (hors secteur agricole) sont venus s’ajouter. C’est légèrement moins que ce qui était attendu par les experts, et environ un tiers de moins qu’en mai. C’est très légèrement moins qu’en mars et avril (217.000 emplois en plus). La moyenne pour 2023 est de 278.000.
Le rapport fait aussi part du taux de chômage. Il baisse à nouveau, pour atteindre 3,6%. En mai, il avait augmenté, pour atteindre 3,7% (contre 3,4% en avril). L’inflation salariale, quant à elle, est de 4,4%, en glissement annuel. Soit la même chose qu’en mai et en avril. La moyenne de 2023 affiche le même chiffre.
Un argument de taille pour la Fed
Voilà un rapport qui va dans les deux sens. Le premier élément semble indiquer une accalmie, mais les deux autres chiffres montrent que la situation est toujours tendue. Or, on le sait, la Réserve fédérale (Fed), la Banque centrale des États-Unis, a comme mission de calmer ce marché du travail en surchauffe depuis la pandémie pour réduire l’inflation. Il est un des moteurs de l’inflation américaine. C’est pour cela qu’elle dégaîne des hausses des taux d’intérêt depuis plus d’un an.
Lors de la dernière réunion, à la mi-juin, elle a laissé les taux inchangés. Le marché financier s’attendait, depuis plusieurs mois, à ce que la hausse des taux prenne effectivement fin en juin. Mais il commence désormais à miser sur de nouvelles hausses. Le compte-rendu de la dernière réunion de la Fed, publié plus tôt cette semaine, laisse par exemple présager que les décideurs envisagent encore d’autres hausses (mais à un rythme moins rapide que précédemment).
Ce rapport du travail contradictoire donne aussi une marge de manœuvre à la Fed pour continuer à élever les taux et essayer de calmer le marché. “Alors que la création de 209.000 emplois en juin est inférieure à la prévision consensuelle et que les révisions sont négatives, le reste du rapport mensuel sur l’emploi n’entravera pas la hausse de la Réserve fédérale en juillet, mais modérera les attentes pour ce qui se passera par la suite”, analyse l’économiste Mohamed El-Erian sur Twitter.
La réponse tombera à la prochaine réunion de la Fed. Elle aura lieu le 25 et 26 juillet. D’ici-là, le débat sur le “stop ou encore” sera sans doute animé entre les observateurs du marché. Dans tous les cas, cela n’est pas sans impact chez nous : ces débats du marché ont un impact sur les cours de la bourse et sur les taux de change de l’euro et du dollar.
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