Rémunérations des présidents de parti: «Tax the rich, qu’ils disaient… »
Paul Magnette (PS) est en tête d’un classement des salaires bruts annuels des présidents qui fait le tour de la toile. Un député DéFI s’en indigne.
L’air du temps est à la chasse aux riches et à la volonté, à gauche, de les taxer pour mieux redistribuer les richesses. L’atmosphère de ce printemps frisquet est, en outre, à la dénonciation des dépenses jugées excessives des politiques, du scandale des compléments de pensions dans les assemblées aux dépenses généreuses du parlement wallon en passant par les soupçons de corruption au parlement européen. Le tout dans un contexte difficile : les perspectives budgétaires pour les prochaines années affolent et imposeront des sacrifices.
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Voilà un cocktail explosif qui est de nature à nourrir les populismes et les partis d’extrême droite (Vlaams Belang) et d’extrême gauche (PTB), s’envolent dans les sondages. Un cocktail qui ne cesse de se nourrir au fil des révélations et informations de base publiées dans la presse.
Alors qu’un débat citoyen a eu lieu ces dernières semaines au sujet des dotations des partis politiques, pour dénoncer des moyens devenus disproportionnées, voilà que la DH publie un dossier ce mercredi matin pour mettre en avant la rémunération des présidents de parti. Point de départ : « A la différence de nombreux députés, les présidents de parti ne voient pas leurs rémunérations limitées par des plafonds. »
« Tax the rich qu’ils disaient »
En tête du classement, on trouve Paul Magnette, président du PS, avec une rémunération brute annuelle de 410 542 euros, qui devance Bart de Wever (N-VA) avec 346 647 euros et Maxime Prévot (Engagés) avec 336 695 euros. Tous trois occupent une fonction de bourgmestre (Charleroi, Anvers et Namur) : voilà aussi pourquoi on privilégie un ancrage local et une présidence influente. Georges-Louis Bouchez, président du MR, est en quatrième position avec 314 192 euros. Raoul Hedebouw (PTB) est en milieu de classement avec 192 508 euros.
« Tax the rich…. qu’ils disaient, s’indigne le député bruxellois Emmanuel De Bock (DéFi). Il faut quand même m’expliquer comment des présidents de parti cumulent au-delà de 150% du plafond légal… Un parti politique n’est pas une asbl privée si elle est financée par une dotation publique à plus de 50%. » Le président de DéFi, François De Smet, est bon dernier du classement avec 125 819 euros. Son seul revenu est celui de député fédéral, sa fonction de président étant « totalement exercée à titre gratuit », précise son assistante, Gisèle Abboud Mbayoko.
Précision importante, donc : il n’y a rien d’illégal dans le fait de disposer de cette rémunération. Un Georges-Louis Bouchez a déjà exprimé qu’il n’avait aucune gêne à cet égard et qu’il travaillait bien plus que la moyenne… tandis que d’autres lui reprochent son manque de présence au Sénat, assemblée dont il est membre. Tout est question de perception.
« Réduire les dépenses »
L’information concernant ces rémunérations se téléscope avec cette autre actualité du jour selon laquelle deux collaborateurs du cabinet de la ministre des Entreprises publiques, Pedra De Sutter (Groen), sont rémunérés depuis deux ans par bpost. « Cela démontre une nouvelle fois que l’Etat est un mauvais actionnaire !, s’insurge le même Georges-Louis Bouchez. Le MR veut une véritable stratégie industrielle dans nos participations. »
Forcément, tout cela donne une autre perspective àc la nouvelle interview accordée par Alexia Bertrand (Open VLD), secrétaire d’Etat fédérale au Budget, à LN 24. Elle y martèle une nouvelle fois son leitmotiv : “Il est urgent de réduire les dépenses. C’est un peu comme une hémorragie.”
Et la Vox populi de s’exclamer : « on ne saurait mieux dire ». Sauf que lorsque l’on parle de réduire les dépenses, généralement, on parle généralement d’autre chose…
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