Que vaut la Région wallonne par rapport aux autres régions d’Europe ?

Wallonie
Baptiste Lambert

La Région wallonne souffre souvent de la comparaison avec la Flandre. Mais que vaut-elle face aux autres membres de sa catégorie, en Europe ? La Wallonie garde des atouts, mais aussi beaucoup de faiblesses du côté des performances économiques. Avec une exception : le Brabant wallon.

La Banque Nationale vient de dresser une étude comparative de la Région wallonne et de ses provinces avec d’autres régions d’Europe du même niveau. Histoire de comparer ce qui est comparable. En effet, la Wallonie n’a pas la chance de bénéficier d’une zone côtière et encore moins d’un port à portée internationale.

Ainsi, les provinces du Hainaut, de Namur et de Liège font partie des “régions en transition”, elles ont un PIB compris entre 75 et 100% du PIB de la moyenne de l’UE27. La Province du Luxembourg est juste en dessous mais fait partie de la même catégorie, alors que le Brabant wallon est au-dessus, parmi les Régions les plus développées d’Europe. Pour sa comparaison, la BNB s’est limitée aux autres régions en transition (NUTS2) pour la période qui va de 1996 à 2019, des régions qui se situent principalement en France, en Espagne, dans l’est de l’Allemagne, en Italie, en Finlande et aux Pays-Bas.

Credit : BNB

Le BW est à part

Que retenir ? D’abord que les provinces du Hainaut, de Liège et du Luxembourg sont en décrochage : la croissance de leur PIB par habitant est en deçà de la médiane. En 2019, le niveau de leur PIB par habitant était, lui aussi, en dessous de la médiane européenne. La BNB apporte deux nuances : beaucoup de navetteurs de ces provinces enrichissent Bruxelles, où ils travaillent, tout comme le Grand Duché du Luxembourg, dans une moindre mesure, pour la province du Luxembourg.

A contrario, le Brabant wallon est clairement au-dessus du lot. C’est même la région qui a connu la plus forte croissance de son PIB par rapport aux régions NUTS2. Non seulement son niveau de PIB par habitant est élevé, mais en plus, il a crû rapidement. Autre bonne nouvelle : l’augmentation de sa productivité, boostée par un secteur marchand important. La Province de Namur, elle, évite de justesse un décrochage. Enfin, Bruxelles a un PIB par habitant élevé, mais qui a augmenté lentement.

Credit : BNB

La Région wallonne a des qualités, mais toujours les mêmes faiblesses

Au niveau de la Région, la Wallonie est en bonne position concernant sa compétitivité qui est supérieure à la moyenne de l’UE27. Grâce à ses infrastructures, la Région wallonne a accès à une large et riche marché potentiel. Ses entreprises sont également plus développées technologiquement par rapport à la moyenne des régions en transition. De plus, les ménages wallons se montrent disposés à utiliser les technologies les plus récentes.

Autres avantages : la Wallonie dispose de terrain pour accueillir des entreprises et peut compter, pour le moment, sur une population active en progression, contrairement à plus de la moitié des régions en transition. Enfin, la Région wallonne est en avance sur certaines technologies vertes comme le recyclage et la capture de carbone.

Par contre, les points noirs ne surprendront personne. Le marché du travail est une grande faiblesse du sud du pays. Le taux d’emploi se situait en dessous de la médiane NUTS2, surtout en raison de la forte inactivité (au-delà du chômage donc, notamment avec les malades de longue durée). La BNB pointe sans surprise “l’inadéquation entre l’offre et la demande de travail pour juguler les pénuries de main-d’œuvre déjà substantielles pour de nombreuses activités”.

C’est pourquoi l’enseignement et la formation doivent former la priorité des priorités des autorités publiques, selon la BNB. C’est là aussi un refrain assez connu : les élèves francophones scorent très mal dans les tests PISA en lecture, en mathématiques et en sciences. La Wallonie dispose de plus de diplômés de l’enseignement supérieur, mais la proportion d’adultes qui n’a pas été au-delà du secondaire inférieur est aussi plus importante que la moyenne européenne.

De plus, les Wallons font face à un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale plus important qu’ailleurs. Leur santé est également moins bonne en moyenne. Et last but not least : les finances publiques. Les budgets de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles sont en deçà de la moyenne.

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