Premier couac MR-Engagés: “Ce n’est plus Bouchez, mais Prévot le roi de la Wallonie”
La chute de la maison Michel à Wavre, où les Engagés s’allient avec le PS et Ecolo, mine la belle entente entre Georges-Louis Bouchez et Maxime Prévot. Avec Nivelles, le Brabant wallon est devenu un bras de fer. Le rapport de forces, désormais plus favorable aux turquoises, risque de générer des tensions.
C’est une exclamation spontanée, perçue sur le réseau LinkedIn: “Non, pas le PS à Wavre!”. Par un étrange virage post-électoral, ce fief libéral tombe en effet dans l’escarcelle des Engagés… avec le PS et Ecolo. Le MR y est rejeté dans l’opposition.
Le “coup” est d’autant plus symbolique que l’ancien homme fort du parti, Charles Michel, y est installé. Mais au MR, on précise qu’il s’agit… d’un échec local.
“Nous avions promis le changement“, souligne le nouveau maïeur, Benoît Thoreau (Engagés), pour justifier son alliance avec les socialistes et les écologistes. Jusqu’au dernier moment, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a tenté d’empêcher ce crime de lèse-Michel. En vain.
Bras de fer en Brabant wallon
Le sujet est d’autant plus délicat qu’il avait précédé par une autre “trahison”, à Nivelles. Les Engagés s’y sont également associés au PS et à Ecolo pour contourner le bourgmestre sortant, Pierre Huart (MR). Ces Olivier plantés en Brabant wallon ont l’art d’agacer les libéraux.
La province devient un sujet de tension. La “droite populaire” de GLB y a agacé une part de l’électorat, qui a basculé vers le “sens de la nuance” de Maxime Prévot, sans savoir que de telles alliances “progressistes” verraient le jour ensuite.
Sur cet territoire acquis aux libéraux, c’est une déclaration de guerre. Des représailles pourraient voir le jour à la province, où MR et Engagés auraient dû naturellement s’associer. On perçoit aussi les effets de ce premier couac dans l’une ou l’autre alliance contre-nature entre MR et Ecolo.
Un nouveau rapport de forces
Fallait-il y voir un signe annonciateur? Dans la dernière ligne droite de la campagne, le président des Engagés avait pris ses distances dans une vidéo sur les réseaux sociaux, par rapport au ton violent de la campagne, notamment à Mons, où son alter ego libéral faisait feu de tout bois.
Stratégiquement, Maxime Prévot doit éviter de cultiver l’impression d’être “scotché” au MR comme Joëlle Milquet, en son temps, était “scotchée” au PS.
Le résultat de cela, c’est aussi et surtout que les Engagés réalisent aux communales et provinciales une plus forte progression que les libéraux. “Ce n’est plus Bouchez, mais Prévot le roi de la Wallonie“, titre Doorbraak, média du mouvement flamand.
On imagine le courroux au siège du MR. Même si l’on précise au QG libéral qu’il n’y a “aucune souci entre Georges-Louis et Maxime” et que le roi reste… le président du premier parti francophone, c’est-à-dire le MR. Ce n’est toutefois pas fini, car il reste des villes, communes et provinces où les négociations se poursuivent.
Les négociations compliquées
Cette nouvelle réalité risque, aussi, d’avoir un impact sur les gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui entrent dans la période délicate des arbitrages budgétaires.
Au fédéral également, alors que les négociations reprennent après 129 jours, ce nouveau rapport de forces pourrait compliquer les choses alors que le formateur royal, Bart De Wever, appelle à faire preuve de “courage politique”.
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