Pourquoi la baisse des taux de la Fed est cruciale pour l’économie européenne
La Fed s’apprête à baisser ses taux d’intérêts. Quel est l’impact de la politique monétaire américaine sur l’économie européenne ?
Réunion très attendue de la Réserve Fédérale des États-Unis (FED), ce mardi et mercredi. L’institution pourrait décider de baisser enfin ses taux, après un cycle de hausses amorcé au printemps 2022 et une pause qui dure depuis l’été 2023. Mais cette réunion, et cette baisse très probable des taux, n’est pas attendue que par les consommateurs américains et le marché boursier. Pour plusieurs raisons, elle a aussi des impacts sur l’économie européenne et mondiale.
Baisse de la BCE
En Europe, la banque centrale a déjà commencé à réduire ses taux. Deux baisses de 0,25%, une en juin et une autre la semaine dernière. La Banque d’Angleterre a également déjà réduit son taux directeur. Ainsi, si la Fed ne réduit pas ses taux, cela limitera tôt ou tard la marge de manœuvre de la BCE.
Car, si la BCE réduit trop ses taux, mais que les taux américains restent élevés, l’euro se dépréciera fortement par rapport au dollar, ce qui veut dire que les importations payées en dollars (comme le pétrole) deviendraient plus chères (en euros). Résultat : l’inflation pourrait augmenter de nouveau.
Mais d’un autre côté, l’économie européenne est au ralenti. Cela nécessite que la BCE ne tarde pas trop à réduire les taux. Bref, si la Fed ne baisse pas les taux, voire si elle se montre hyper prudente pour le moyen terme, la BCE serait mise devant un dilemme.
Pareil pour les économies émergentes. Certaines de leurs banques centrales ont également déjà commencé à réduire les taux. De nombreux pays en voie de développement, par exemple, ont des prêts des États-Unis et les intérêts ont fortement augmenté ces deux dernières années.
Il y a, bien sûr, aussi l’économie américaine. Pour elle, une baisse de la Fed est une bonne nouvelle. En juillet et en août, les créations d’emplois étaient moins importantes que ce que les économistes avaient estimé. Les craintes de récession se sont donc accentuées. Dans ce contexte, une baisse des taux permet de calmer les craintes, et de laisser imaginer qu’un “atterrissage en douceur” (faire baisser l’inflation sans crasher l’économie) est toujours possible. Les États-Unis sont un important partenaire commercial de l’Europe, une récession aurait donc un impact sur l’activité du Vieux continent aussi.
La grande inconnue
La première baisse des taux, ce mercredi, semble déjà actée. Mais pour le reste du parcours, il y a de nombreux points d’interrogation. Le plus grand est actuellement les élections présidentielles américaines. Qui les remportera, et surtout quelles seront ses politiques fiscales et économiques ? Et comment pourraient-elles impacter la politique monétaire? Voilà des questions qui brouillent les pistes pour les estimations du marché.
Mais, même la première baisse est encore une inconnue. Sera-t-elle de 25 ou de 50 points de base ? Ce lundi, l’outil de CME qui permet de suivre les estimations montre que 59% des analystes pointent vers une baisse importante. 41% pensent qu’elle sera de 25 points. Contre 50-50 vendredi et 30-70 il y a une semaine. Personne ne pense que les taux resteront inchangés.
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