Pour les producteurs de boissons, la “lasagne de taxes” pousse aux achats transfrontaliers
Près de quatre Belges sur 10 (37%) déclarent acheter des boissons dans les pays voisins, selon une enquête réalisée en juin dernier auprès de 1.000 Belges par l’association sectorielle de l’industrie belge des eaux et des boissons rafraîchissantes (FIEB) qui impute ces achats transfrontaliers à la “lasagne de taxes” belge.
La FIEB pointe particulièrement la taxe sur le sucre instaurée en 2015 en sus de la taxe sur les emballages et qui, selon l’organisation de producteur de boissons non-alcoolisées, “est complètement passée à côté de son objectif”. “Cette taxe est prélevée sur toutes les boissons qui contiennent du sucre ou des édulcorants – donc aussi les variétés light, les thés, les cafés ainsi que les eaux aromatisées, même sans sucres ou édulcorants. Elle n’encourage donc pas les consommateurs à réduire leur consommation de sucre et à choisir des alternatives pauvres en calories, ce qui était pourtant le but recherché. Au contraire, cela ne fait qu’augmenter les prix en Belgique et pousse les gens à acheter des boissons de l’autre côté de la frontière, ce qui entraîne une forte hémorragie pour l’industrie belge des boissons mais aussi pour le trésor public belge”, déplore le président de la FIEB, Bart Peeters.
L’organisation sectorielle avance des chiffres du bureau d’études GfK selon lequel, au cours des cinq dernières années (de 2017 à 2021), les entreprises belges ont perdu 369 millions d’euros de chiffre d’affaires à cause des achats transfrontaliers. Selon la FIEB, comme la taxe de consommation belge “représente environ 45 % du prix de détail de nos boissons, le gouvernement a perdu plus de 166 millions d’euros de recettes sur la même période.”
Les producteurs de boissons non-alcoolisées demandent dès lors une diminution de la taxe afin de “combler le fossé” avec les pays voisins, ce qui permettrait selon eux de rendre les achats transfrontaliers moins attractifs et d’encourager les achats en Belgique.