De nombreuses entreprises utilisent des PFAS parfois même sans le savoir. Le gouvernement wallon aimerait scruter d’un peu plus près les rejets de ce type de polluants par le monde industriel. Le ministre régional de l’Environnement, Yves Coppieters, a signé lundi avec l’organisation wallonne des entreprises AKT une convention visant entre autres à inciter les sociétés à effectuer un suivi de leurs rejets dans les eaux de surface.
“Au-delà du diagnostic, cette convention se veut le socle d’une stratégie wallonne à long terme pour faire reculer l’impact des PFAS dans les milieux naturels”, commente le ministre. “Les entreprises tiennent à faire leur part de travail dans cette lutte, mais il faut les accompagner et comprendre leur réalité”, enchaîne le cosignataire, Frédéric Panier, CEO d’AKT.
La réalité d’une entreprise comme GSK par exemple, principal employeur privé en Wallonie avec quelque 9.000 collaborateurs, c’est de fabriquer des vaccins pour soigner des millions de personnes dans le monde. Ces doses doivent être conservées à des températures pouvant aller jusqu’à -70 degrés Celsius, ce qui ne peut s’envisager aujourd’hui qu’avec des gaz réfrigérants spécifiques, explique Cristelle Noirhomme, directrice Corporate Affairs chez GSK Belgique.
Pour elle, on ne pourra pas s’affranchir tout de suite des PFAS.
En attendant, la convention signée lundi doit inciter les entreprises, sur une base volontaire, à réaliser un inventaire de leurs processus. Les résultats obtenus seront rassemblés dans une base de données.
A terme, la Région espère constituer un rapport présentant les techniques d’abattement existantes pour diminuer les rejets de PFAS dans les eaux de surface.
AKT sollicitera parmi ses membres, en priorité ceux issus de la fabrication de textiles, de papier/carton, de peintures, de colorants, de savons et détergents, de produits d’entretien, de cosmétiques…, les industries pharmaceutiques ou encore les entreprises Seveso.
