Plafond de la dette US : “Pas de clash extrême mais une situation préoccupante”
L’économiste de la banque CBC, Bernard Keppenne, nourrit quelques inquiétudes à propos de la situation de blocage autour du plafond de la dette américaine.
Les Etats-Unis se rapprochent chaque jour un peu plus d’un potentiel défaut sur leur dette : la situation vous inquiète-t-elle ?
Oui, je suis inquiet aujourd’hui. Pourquoi ? Parce que l’heure tourne. La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen a clairement mis en garde sur l’échéance du 1er juin qui se rapproche.
C’est dans deux semaines…
Oui, et la situation actuelle est une arme extrêmement puissante pour le camp républicain. C’est une belle occasion de mettre des bâtons dans les roues de Joe Biden, alors que la campagne électorale pour la présidentielle de 2024 a déjà commencé.
Doit-on dès lors craindre le scénario du pire, à savoir un défaut des Etats-Unis et de grosses turbulences sur les marchés ?
Pour le moment, il n’y a pas de volonté d’arriver à un accord. La situation est préoccupante. Cela étant je ne pense pas que l’on ira au clash extrême. On va assister à une dramatisation de la situation, avec un potentiel shutdown de l’administration comme en 2011, mais il est inenvisageable de ne pas avoir de solution.
En attendant, le mal est fait ?
Les investisseurs se désengagent en effet des bons du Trésor américain sur les durées les plus courtes. On assiste à de très fortes tensions sur le taux US à un ou deux mois, alors que le marché est déjà perturbé par les hausses de taux de la Fed.
Tout cela n’est pas bon pour les banques régionales qui sont déjà dans la panade ?
Il est évident que le blocage autour du plafond de la dette est un facteur d’instabilité supplémentaire pour les banques régionales déjà fragilisées par la remontée des taux. Tout cela va générer de la volatilité en plus sur ces banques et probablement de nouvelles fuites de capitaux.
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