Paul Magnette (PS) dénonce le catalogue d’horreur des “gouvernements des droites” et cible Maxime Prévot
Le président socialiste s’en prend particulièrement aux Engagés “à la remorque du MR” et défend Vooruit pour qui la situation n’est pas facile” dans un gouvernement fédéral à la logique confédérale. S’il se veut constructif, son discours est surtout destructeur.
L’Action commune est de retour. Après que la FGTB ait dénoncé “la plus grande régression sociale depuis 80 ans, le président du PS, Paul Magnette, tire à boulets rouges sur les “gouvernements des droitres” lors de sa rentrée politique, ce mercredi.
Dans un entretien au Soir, il “résume”: “On a des attaques tous azimuts contre le pouvoir d’achat, la dégradation des droits des travailleurs – jamais vu ça à ce niveau-là, même sous Martens-Gol –, des attaques frappant les pensionnés et les allocataires sociaux, à commencer par les femmes, aussi une réforme de l’Etat qui ne dit pas son nom, en transférant largement la charge financière de politiques fédérales sur les Régions, enfin une immense supercherie budgétaire. Voilà, si je résume.”
Les Engagés pour cible
La cible principale du PS, ce sont les Engagés de Maxime Prévot, actuel médiateur royal tentant de remettre l’Arizona sur les rails. Salve numéro un: “Des choses ne sont pas arbitrées, soit, mais c’est déjà extrêmement clair. De la part du MR, il n’y a pas de surprise, mais Maxime Prévot qui défend le « formidable » programme de l’Arizona, là, ça nous surprend, franchement. (…) Les Engagés, quand même, qui se prétendaient centristes, nouveaux, modernes, et qui souscrivent à ce qui est là et défendent le programme, c’est quand même très étonnant.”
La salve numéro deux concerne le ton soudain élogieux de Maxime Prévot à l’égard de Bart De Wever: “Quand j’entends Maxime Prévot dire « Bart De Wever Premier ministre, c’est impossible » et un mois plus tard « Bart De Wever Premier ministre, c’est formidable »… Les Engagés, comme on disait autrefois, ils ne sont ni à gauche ni à droite bien au contraire. Ils ont un peu tendance à suivre le sens du vent.”
L’opposition sera constructive, défend Paul Magnette, mais ses déclarations de rentrée sont surtout destructrices.
Vooruit? “Il faut leur poser la question”
L’allié socialiste flamand, lui, est épargné tant sa position serait difficile en raison d’une logique “confédérale”: “Quand on discute avec eux, ils nous disent que, vu leur résultat le 9 juin, il est logique qu’ils se hissent dans le gouvernement flamand et là, à partir du moment où, avec Bart De Wever, on est dans une logique confédérale – pour la première fois en Belgique, le gouvernement fédéral est le reflet des majorités régionales et non plus le choix d’un projet fédéral –, ils sont un peu contraints et forcés d’être à la table et de discuter. Mais leur position est extrêmement inconfortable.”
Cela étant, que font-ils dans cette “galère”? “Bon, il faut leur poser la question. Je ne les ai pas entendus défendre les notes à cor et à cri, contrairement aux Engagés.” Conner Rousseau, président de Vooruit, a réaffirmé sa volonté de participer à l’Arizona et se bat, notamment, pour obtenir une taxe sur les plus-values qui déplait au MR.
Avec le PS en embuscade dans l’opposition, c’était écrit, les socialistes flamands feront face à un tir de barrage venu de la gauche “amie”. Pas facile, dans ce cas, de faire des compromis.
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