Les indemnités de sortie négociées pour le directeur de la télévision locale bruxelloise ou pour les ex-coprésidents des verts défraient la chronique. Quand l’argent public assure une fin de carrière tranquille. “On est loin de parachutes dorés”, réagissent les intéressés.
Tranquille. Chez BX1 ou chez Ecolo, le “parachute doré” des dirigeants pour leur fin de carrière suscite l’indignation. En raison de petits arrangements avec de l’argent public. Et parce que cela émane d’acteurs faisant de la vertu leur prétendue ligne de conduite.
Les deux cas, bien sûr, ne sont pas directement liés. Mais ils suscitent bien des interrogations.
550 000 euros chez BX1
Chez BX1, la télévision locale bruxelloise, le pas de côté annoncé par Marc de Haan, directeur général de la chaîne, fait grincer des dents. Il se mettra en retrait de la vie active à la fin de l’année, à 61 ans, mais disposera d’une pension complète en vertu d’un accord négocié.
Le conseil d’administration de BX1, lors de sa réunion du 11 décembre dernier, a en effet trouvé une solution, révèle La Libre. Il a été décidé de lui octroyer une prépension extralégale à partir du 31 décembre 2025.
Comment? Le directeur général continuera de percevoir une partie de son salaire chez BX1, en complément d’une allocation de chômage. Le calcul effectué par un administrateur mécontent fait été d’une somme de 550 000 euros.
“Ce système de prépension extralégale consiste à favoriser le départ de travailleurs âgés, car il est intéressant de les remplacer par des plus jeunes. Il n’a rien de problématique, réagit Marc De Haan, directeur général de BX1, interrogé par le quotidien. Il s’agit de pratiques de bonne gouvernance, qui ont déjà bénéficié à plusieurs personnes en interne.”
Bref, on a toujours fait comme cela… mais la pilule est tout de même salée dans une Région bruxelloise budgétairement exsangue.
“C’est indécent, commente Christophe De Beukelaer (Engagés). J’ai demandé à notre nouvelle administratrice Les Engagés de demander toute la clarté sur le dossier et son inscription à l’orde du jour du prochain CA (8 juillet) afin de voir s’il est possible de revenir sur la décision.”
Ecolo: double salaire
Chez Ecolo, les ex-coprésidents Jean-Marc Nollet et Rajae Maouane font l’objet de critiques parce qu’ils bénéficient toujours d’une partie de leur indemnité de départ, malgré leur nouvelle rémunération, révélait en début de semaine SudInfo.
L’indemnité de départ chez Ecolo équivaut à trois mois de salaire par année d’ancienneté. C’est un parapluie, une protection car les coprésidents ne bénéficient pas de celle existant pour les parlementaires, par exemple.
L’un et l’autre ont toutefois retrouvé un emploi. Dans le cas de Rajae Maouane, c’est clair: un poste de députée fédérale lui assure quelque 6.800 euros par mois. Das le cas de Jean-Marc Nollet, c’est moins clair : il est devenu conseiller d’Ecolo en France, mais sans rémunération, a priori.
Précision importante, aussi: le parti assure le différentiel entre les deux, pas un double salaire donc.
“On est loin d’un parachute doré, réagit Rajae Maouane. En plus, il n’y rien d’incroyable ou dingue à cela. Ce dispositif existait avant notre arrivée et c’est normal.”
Là encore, on a toujours fait comme ça ?
