Pacte de stabilité: Christine Lagarde “espère” un accord avant la fin décembre

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a dit lundi espérer un accord entre les Etats de l’Union européenne sur la réforme des règles budgétaires avant la fin d’année, au menu de discussions cette semaine entre les ministres des Finances.
“Ce test-là devrait être je l’espère passé avec succès avant la fin du mois de décembre” a affirmé lundi la dirigeante française qui s’exprimait à Paris devant l’Académie des sciences morales et politiques. “A défaut de passer ce test, c’est-à-dire a défaut de trouver les voies de cette gouvernance budgétaire, on retombera sur l’ancien Pacte de stabilité et de croissance”, a poursuivi Mme Lagarde qui s’exprimait depuis la capitale française mais par visioconférence, après avoir contracté le Covid-19 pendant le week-end.
Suspendues depuis deux ans, les règles du Pacte de stabilité consistent pour les Etats à limiter en théorie le déficit des administrations publiques à 3% du produit intérieur brut (PIB) national et la dette à 60% du PIB. En pratique, il n’a pas empêché l’explosion de l’endettement, tout en freinant l’investissement et la croissance après la crise financière de 2008.
Les pays membres de l’UE s’accordent donc sur le constat que les anciennes règles du Pacte, qui remontent à la fin des années 1990, sont obsolètes, trop complexes et inefficaces. “Chacun s’accorde à penser” que l’ancien Pacte de stabilité “n’est pas approprié aux circonstances actuelles et qu’il ne répond pas aux besoins des Etats”, a martelé lundi Christine Lagarde.
L’objectif pour les 27 est de s’entendre sur des règles plus adaptées à la situation particulière de chaque pays, de fixer des trajectoires budgétaires à la fois plus réalistes et mieux respectées afin d’éviter un retour des anciennes règles dès 2024. Il s’agit aussi de trouver le bon équilibre entre réduction des dépenses et marges de manoeuvre pour des investissements prioritaires dans la transition verte et le réarmement sur fond de guerre en Ukraine.
C’est le sens de la proposition mise sur la table en avril par la Commission européenne et au sujet de laquelle les ministres des Finances européens doivent tenter cette semaine de trouver un accord. Cette proposition reprend les seuils emblématiques de 3% et 60% du PIB. Mais, aux Etats membres qui les dépassent, elle accorde plus de marge de manœuvre pour revenir dans les clous.