Michel: “Les diagnostics de l’OCDE sont en accord total avec ceux du gouvernement”

Charles Michel. © Belga

“Les diagnostics posés par l’Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE) dans son rapport sur la Belgique sont en accord total avec ceux du gouvernement”, a commenté mercredi le Premier ministre Charles Michel à l’issue de son entretien avec le secrétaire général de l’Organisation Angel Gurria.

“Comme l’a souligné l’OCDE, notre pays dispose d’un haut niveau de bien-être et de sécurité sociale”, s’est d’emblée félicité M. Michel. “Le rapport est aussi un encouragement à poursuivre les efforts sur le terrain de la fiscalité et du coût du travail.”

Le Premier ministre partage également le diagnostic de l’OCDE quant aux points faibles de la Belgique: un taux de chômage trop élevé, notamment des jeunes, des difficultés avec la dette qui dépasse 100% du produit intérieur brut, la nécessité de mesures pour garantir le financement des pensions ou encore pour alléger la fiscalité sur le travail.

“En Belgique, les personnes qui travaillent et créent du travail sont trop taxées par rapport à d’autres sources de revenus potentielles. Nous devons renforcer le glissement de fiscalité de 2,8 milliards d’euros qui a démarré dès le budget de 2015, c’est la condition pour garantir nos protections sociales et les améliorer progressivement”, a souligné M. Michel. “Pour permettre d’alléger la fiscalité sur le travail, nous devons envisager d’autres sources telles que la fiscalité indirecte, environnementale, ainsi que la question des revenus du capital.”

“La Belgique a bien géré la crise mais de nombreux défis subsistent”

“La Belgique a bien géré la crise et réalisé des réformes importantes, mais de nombreux défis subsistent, principalement en matière d’assainissement des finances publiques, de pensions et de compétitivité”, a commenté mercredi le secrétaire général de l’OCDE Angel Gurria à l’issue de son entretien avec le Premier ministre.

Le secrétaire général de l’OCDE estime que “la Belgique a bien géré la crise. Elle est l’un des rares pays de la zone euro où le niveau du PIB est plus haut qu’avant la crise. Les résultats sont très satisfaisants sur la plupart des indicateurs. Des réformes importantes ont été faites dans plusieurs domaines. Moyennant des efforts raisonnables, la Belgique devrait recoller assez rapidement au peloton des pays les plus performants.”

Des défis importants demeurent, a nuancé M. Gurria. “La croissance économique prévue pour 2015 et 2016 reste insuffisante pour faire baisser significativement le chômage. La dette augmente et dépasse à nouveau 100% du PIB et continuera de s’accroître si des mesures ne sont pas prises dans les domaines budgétaires et des retraites. Le coût du vieillissement menace la viabilité des finances publiques, un assainissement reste donc incontournable.”

Le niveau élevé du coût du travail pèse sur la compétitivité des entreprises belges et l’écart entre la Belgique et ses voisins subsiste, souligne le secrétaire général de l’Organisation. “Les impôts sur les revenus et les cotisations sociales sur les salaires en Belgique sont pour de nombreuses catégories de famille les plus élevées de l’OCDE. Cette fiscalité du travail est aussi un facteur d’inégalité, en augmentant le chômage des plus faibles.”

L’OCDE recommande notamment à la Belgique de davantage maîtriser ses dépenses, de repousser l’âge de départ à la retraite et de limiter les sorties précoces du marché du travail. “Il faut également intensifier les efforts d’activation”, ajoute M. Gurria.

“Un abaissement du coût de travail serait bénéfique à l’emploi et à la croissance”, insiste-t-il. “Nous recommandons donc de davantage tenir compte de la productivité dans le processus de formation des salaires. La perte de recettes induite par une baisse des taxes pourrait être compensée par un relèvement des taxes moins dommageable pour la croissance, telles que celles sur la consommation et environnementales.”

L’Organisation constate que les personnes nées à l’étranger sont mal intégrées sur le marché du travail. Elle estime qu’il est donc important de développer des plans de diversité dans les entreprises et rendre le système éducatif plus équitable.

Enfin, en ce qui concerne les logements de moins en moins abordables, la recommandation principale porte sur un renforcement du soutien public au marché locatif privé qui pourrait être financé par des réductions des avantages fiscaux accordés à certains propriétaires de logement.

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