Menace sur les subsides pour la distribution de la presse: “Une grande inquiétude”
Le gouvernement fédéral a décidé, dans le cadre de son budget, de prolonger de façon insuffisante, puis de rogner, l’aide à Bpost pour cette mission. “Le risque d’un déficit démocratique”, dit Marc Dupain (WeMedia).
Chaque jour et chaque semaine, vous recevez dans votre boîte aux lettres votre journal et votre magazine préféré? Cela est possible grâce à l’action de Bpost, mais également à un subside octroyé par le gouvernement fédéral à l’entreprise publique. Or, au moment de chercher de l’argent partout où il le peut, ce dernier a pris une décision qui risque de fragiliser cette mission. Avec le risque que le coût se répercute sur des éditeurs déjà confrontés à des hausses de coûts importantes.
Chaque année, un montant de 175 millions d’euros est rétribué à Bpost pour la distribution de la presse. Même si, de l’aveu même du secteur, l’incertitude reste grande, les nouvelles des décisions gouvernementales ne sont pas bonnes.
Des subventions insuffisantes
“L’incertitude est totale et notre inquiétude est grande, souligne Marc Dupain, directeur général de WeMedia, qui représente les éditeurs belges de magazines, de presse gratuite et de journaux. Pour l’année prochaine, il a été décidé de prolonger la concession actuelle. Qu’est ce que cela veut dire? Cela sera-t-il possible alors que l’on a lancé une offre publique à d’autres conditions? Que dira l’Europe?”
Surtout, Bpost a déjà annoncé que le montant habituel de 175 millions ne suffirait plus en raison de l’explosion des coûts de l’énergie, elle demandait 135 millions de plus. Cette demande n’est pas rencontrée.
“Pour l’année suivante, prolonge Marc Dupain, l’enveloppe ne serait plus de 175 millions, mais de 125 millions.” Une nouvelle concession devra probablement être décidée via un marché public.
En plus d’un flou préjudiciable, les éditeurs craignent de devoir payer la différence. “Cela s’ajoute au prix du papier qui a triplé et à l’indexation salariale de 10% au début de l’année”,regrette le patron de WeMedia.
“Un déficit démocratique”
Outre le fait de trouver de l’argent partout où il le peut en cette période difficile, le fédéral justifie cette décision par la numérisation croissante des médias.
“Ils oublient que les journaux et les magazines doivent quand même être distribués, conclut Marc Dupain. Pour certains lecteurs, le papier reste le moyen principal d’information et pour les magazines, surtout, le lecteur reste attaché à son support. Cela risque de provoquer un déficit démocratique, dès lors que certains risquent de ne plus s’informer correctement.”
Chez Bpost, l’enjeu est social: environ 3000 personnes travaillent à cette distribution.
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