Marc Coucke – Georges-Louis Bouchez: “Cela ne va pas assez vite, c’est dû au fait qu’il y a trop de politiciens”

Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

L’entrepreneur a poussé le président du MR dans ses retranchements, ce week-end à la Trends Summer University. Le libéral affirme qu’il veut accélérer les réformes, partout: il sera “l’emmerdeur” pour pousser à avancer. Il propose une idée pour la taxation des plus-values, inspirée par Coucke. Le MR déposerait des listes en Flandre si la situation restait en l’état pour l’Open VLD.

Les entrepreneurs veulent des réformes et surtout de la simplification, mais cela ne va pas assez vite. “Les gouvernements ne font rien”, interpelle Marc Coucke. En introduisant le débat face à Georges-Louis Bouchez. L’entrepreneur n’a pas ménagé ses mots et ses interpellations, ce week-end, en clôture de la Trends Summer University.

“Dire que rien n’est fait, ce n’est pas tout à fait exact, rétorque le président du MR. Au gouvernement, nous opérons un grand choc de simplification administrative. Trois cent formalités administratives sont supprimées dans un premier paquet, il y en aura d’autres.” Les citoyens ont été sollicités pour y contribuer.

Mais GLB ne tourne pas autour du pot, d’emblée: “Pourquoi cela n’avance-t-il pas assez vite? Parce qu’il y a trop de politiciens!”

Des politiciens inutiles

Il argumente: “chaque politique veut démontrer qu’il existe ou avoir de la visibilité. Sauf qu’en réalité, la majorité d’entre eux n’ont pas d’utilité. Nous sommes beaucoup trop nombreux. Le moindre député bruxellois – Bruxelles est quand même le meilleur exemple d’une classe politique qui ne sert à rien! – veut créer son truc.”

Il y a un problème de structures, mails il y a aussi un problème de mentalités, poursuit-il. “L’Etat s’occupe aujourd’hui de toutes les parties de votre vie. De votre naissance jusqu’à votre mort, on a cette idée que l’Etat doit intervenir. Quand je dis, par exemple, qu’il ne faut pas payer d’allocation familiale à partir du quatrième enfant, cela relève de cela!. Il faut remettre la responsabilité personnelle au coeur de la société.”

Tant que l’on considère que “l’Etat doit faire tout pour vous, les charges seront forcément plus élevées”, clame-t-il. CQFD: il faut diminuer la charge administrative, réduire la fiscalité et “accepter que l’on supprime certaines politiques publiques”.

Fixer un délai à l’administration

“Vraiment?, dit Marc Coucke. Est-ce que c’est possible? Quand quelqu’un veut investir en Belgique, tout le monde demande son avis. Après six mois, il devrait y avoir une décision, puis un appel et c’est fait. Des dizaines de milliards vont se libérer!”

“Cela implique trois éléments, rétorque Bouchez. Tout d’abord, le ‘no goldplatting”: il faut arrêter de vouloir aller plus loin que les règles européennes. C’est le cas pour les licences d’armes, par exemple: ce ne doit pas être Amnesty qui fixe les règles. Deuxième élément: notre volonté est de réduire les voies de recours: aujourd’hui, si vous habitez à 150 kilomètres, vous pouvez aller devant le Conseil d’Etat. Troisièmement, c’est à l’étude au sein du gouvernement, oui: il faut fixer un certain délai à l’administration et si à l’issue de celui-ci, il n’y a pas de réponse, c’est réputé comme accepté.”

“Le problème, ajoute-t-il, c’est que quand le fonctionne est malade – et il a tendance à être malade longtemps, personne ne répond, c’est surréaliste“. C’est une compétence régionale, ajoute-t-il lors de cette réunion qui se déroulait à Knokke, “et il faut bien reconnaître que ces derniers temps, la Flandre a réussi à créer un bordel administratif sans nom”.

“Un emmerdeur dans le système”

Les entrepreneurs ont l’impression que tout ce qui est difficile pour les gens, cela va vite, mais le reste attend“, s’insurge Marc Coucke. “Moi aussi je suis impatient, mais il y a des règles à suivre, dit Georges-Louis Bouchez. Parfois, j’aimerais que cela se passe plus vite. Mais quand je dis ça, on me dit que je suis un dictateur.”

Est-ce que cela va assez vite au sein des gouvernements? Non, et je leur dis tout les jours, prolonge-t-il. C’est d’ailleurs pour cela que je suis resté président. Quand les ministres sont désignés, ils sont tous très enthousiatses et ils veulent tout changer, mais après quatre mois et beaucoup d’inaugurations, de discussions et de plaintes, on tombe dans une routine. C’est pour cela qu’il faut un emmerdeur dans le système et j’ai compris que cela devait être mon rôle., “

MR en Flandre: “si nous étions en janvier 2028”

Le MR a annoncé qu’il pourrait s’installer en Flandre. Il vient d’annoncer l’élargissement de son centre d’études Jean Gol au nord du pays. Déposera-t-il des listes? Attend-il la mort de l’Open VLD? “Si on lance des listes en Flandre, on le décidera au plus tard en janvier 2028“, annonce-t-il. Le temps de permettre à l’Open VLD de se redéployer au-delà des 10% et de voir l’évolution de la N-VA. “Mais on fait en sorte que toutes les conditions soient réunies.”

Mais si cela devait se décider aujourd’hui? “Si nous étions aujourd’hui en janvier 2028, je peux vous dire qu’on dépose des listes! Parce qu’il n’y a plus d’offre libérale”.

Une exemption Coucke à la taxe

Le président du MR a encore évoqué le débat sur la taxation des plus-values qui est animé au fédéral.

Une “idée” lui a d’ailleurs été inspirée par son interlocuteur du jour, Marc Coucke: les plus-values générant des investissements devraient être exemptées de cette taxation.

Un discours bien libéral, plébiscité à la Trends Summer University.

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