Ludivine de Magnanville chez DéFI: le combat de l’Horeca en politique
L’ancienne présidente de la fédération bruxelloise, qui s’est fait connaître durant la crise du Covid, se présente aux élections régionales à Bruxelles. Une illustration d’un certain libéralisme social.
Durant la crise du Covid, Ludivine de Magnanville avait retroussé ses manches pour sauver son restaurant familial à Saint-Gilles. Mais aussi, et surtout, pour défendre un métier qui lui tient à coeur, l’expression d’une forme de vivre ensemble, autour d’une table ou d’un verre, menancée de faillite par la pandémie. Elle avait naturellement pris la tête d’une fédération Horeca divisée en Région bruxelloise.
Le temps d’élargir sa famille, au sens propre en accueillant un troisième enfant, la voilà partie à la conquête de la politique: elle se présentera sur la liste de DéFI aux élections régionales.
Après la candidature du juge d’instruction Michel Claise, fer de lance de la lutte contre la criminalité financière, DéFI présente une nouvelle prise de la société civile au coeur d’une campagne où tous les partis s’ouvrent décidément aux personnalités extérieures. Comme pour tenter de réoxygéner la démocratie, en s’emparant des grandes crise qui ont bousculé la législature qui s’achève.
Des entrepreneurs aux sans-papiers
Avec son CV, Ludivide de Magnanville aurait pu rejoindre la longue liste des recrutés des Engagés – des contacts ont bien eu lieu – ou du MR, mais elle a opté pour un libéralisme social ancré dans sa ville. “A Bruxelles, nous avons une grosse capacité d’entrepreneuriat et de développement économique qui peut parfois se heurter à des contraintes administratives, confie-t-elle au Soir. On sous-estime la valeur de nos entreprises et de nos travailleurs. Avec mon expérience de terrain, je peux cerner des simplifications sans que cela coûte grand-chose. Les entrepreneurs n’avancent pas à coups de subventions.”
Durant la crise du Covid, le MR s’est présenté comme le rempart des indépendants. Pourquoi ne pas avoir fait ce choix? “Le MR a-t-il le monopole des indépendants ? Non ! Puis, je refuse l’étiquette de patronne qui ne veut s’occuper que des indépendants. Durant ma présidence de l’horeca bruxellois, j’ai tenu un discours social fort. Je me suis battue pour les salariés et leur pouvoir d’achat. Je ne suis pas opposée à l’indexation salariale car c’est attractif pour nos entreprises. Autre préoccupation sociale : les sans-papiers. Leur traitement actuel est une hérésie.”
Les contacts avec DéFI, dont elle loue le lien entre économie et social, remontent précisément à la crise du Covid, avec Fabien Maingain à Bruxelles ou Bernard Clerfayt à la Région. Rêve-t-elle de devenir ministre? “Qui refuserait un tel poste? Ce serait génial, mais ce serait fou.”
Cela dit, il s’agira avant tout de battre le pavé et de faire campagne. Car DéFI, ces derniers temps, n’est pas au mieux de sa forme dans les sondages et ses nouvelles recrues seront bien nécessaires pour lui permettre de relever la tête.
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