L’Open VLD en voie d’explosion, Alexander De Croo malmené

Alexander De Croo et Vincent Van Quickenborne, avant sa démission. BELGA PHOTO BENOIT DOPPAGNE
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Dommage collatéral de la démission de Van Quickenborne et de l’attentat: plusieurs ténors quittent le parti du Premier ministre. Un souci pour le locataire du Seize, qui veut tout contrôler. Le bureau se range derrière le choix du nouveau ministre de la Justice, mais cela tangue.

C’est la crise ouverte au sein de l’Open VLD. Le parti du Premier ministre, Alexander De Croo, se déchire suite à la démission de son vice-Premier ministre en charge de la Justice, Vincent Van Quickenborne, et son remplacement par son chef de cabinet adjoint, Paul Van Tigchelt. Et il le se déchire en public, dans une douloureuse confrontation médiatique.

Les ténors quittent le navire ou menacent de le faire. L’ancienne présidente du parti, Gwendolyn Rutten, quitte la politique nationale et se replie sur ses terres d’Aerschot, évoquant un “traitement irrespectueux” de la part de la direction nationale du parti. Patrick Dewael, ancien vice-Premier et figure forte des libéraux flamands, affirme qu’il siègera comme indépendant à la Chambre. Le bureau de l’Open VLD, ce lundi matin, a été boudé par plusieurs ténors, dont Bart Tommelein.

Ce lundi, en début d’après-midi, le bureau annonce se ranger derrière la décision de “désigner comme ministre une personne qui est l’expert par excellence en matière de sécurité à un moment où le pays est à nouveau confronté à la terreur”, selon Ongena. Le Bureau du parti a également demandé à M. Ongena de mener des entretiens avec les membres mécontents, notamment Gwendolyn Rutten, ex-présidente de l’Open Vld, qui demeure “absolument l’une des principales figures du parti”. Quant au fait que l’ex-ministre de l’Intérieur et président de la Chambre, Patrick Dewael, siège désormais comme indépendant, il s’agit “d’une conclusion prématurée”.

L’Open Vld entend oeuvrer à son renouvellement, a rappelé le président. Le choix de M. Van Tigchelt, qui vit dans la province d’Anvers, s’intègre dans cette opération, même si rien n’a encore été décidé sur l’éventuelle tête de liste qui lui serait confiée en vue des élections du mois de juin.

Un parti au plus bas

Cette explosion du parti en direct fait la une de tous les médias flamands. Elle fragilise d’autant plus un Premier ministre, Alexander De Croo, qui doit encore stabiliser la situation au sein de son propre gouvernement: la ministre de l’Intérieur et la secrétaire d’Etat à l’Asile restent sur la sellette.

Elle le met d’autant plus à mal que son parti est au plus bas dans les sondages: les derniers baromètres le situent à 8% à peine, bien en-dessous de son plancher historique. Egbert Lachaert, qui présidait le parti, en a tiré les conclusions cet été en démissionnant. Il a été remplacé par Tom Ongena, un intérimaire qui occupe la place au nom d’Alexander De Croo. Vincent Stuer, ancien porte-parole de Guy Verhofstadt, avait lui aussi quitté le parti après avoir été battu lors de l’élection présidentielle.

L’ancienne secrétaire d’Etat au Budget, Eva De Bleeker, qui avait dû elle aussi démissionner suite à des erreurs comptable présumées, se demande: “La question est de savoir ce que l’on veut encore faire de ce parti…“. De nombreuses voix s’élèvent sur le manque de cap d’un parti sans ligne directrice claire, en raison d’un chef de gouvernement qui concilie les points de vue et se rapprche d’autres thèses, notamment en matière énergétique ou économique.

En misant sur sa popularité personnelle pour tenter de sauver le parti, et en prenant tout sur lui, Alexander De Croo est peut-être en train de scier la branche sur laquelle il est assis. Sa position est-elle encore tenable?

Considération annexe: ce tumulte flamand est tout sauf une bonne nouvelle pour le MR francophone qui voit son parti-frère s’effondrer, au risque de disparaître.

Le choix du ministre confirmé

Ces secousses risquaient-elles de remettre en cause le choix de Paul Van Tigchelt pour remplacer Vincent Van Quickenborne? Lundi midi, à l’issu du bureau du parti de parti, le président Tom Ongena a rassuré: le bureau s’est rangé derrière ce choix de “désigner comme ministre une personne qui est l’expert par excellence en matière de sécurité à un moment où le pays est à nouveau confronté à la terreur”. Et si des membres étaient absents, il y avait toutefois beaucoup de membres présents et une “bonne discussion” a eu lieu.

Le Bureau du parti a également demandé à M. Ongena de mener des entretiens avec les membres mécontents, notamment Gwendolyn Rutten, ex-présidente de l’Open Vld, qui demeure “absolument l’une des principales figures du parti”. Quant au fait que l’ex-ministre de l’Intérieur et président de la Chambre, Patrick Dewael, siège désormais comme indépendant, il s’agit d'”une conclusion prématurée”.

L’Open VLD pourra-t-il éviter un scénario d’élcatement à la Volksunie?

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