Ce mercredi, Statbel a publié les dernières statistiques concernant les prix à la consommation et, bonne nouvelle, pour la première fois depuis janvier 2024, l’inflation est retombée en dessous de 2% (elle se situe à 1,92%), alors qu’elle était encore à 2,15% en juin.
Hors produits énergétiques, l’inflation s’élève à 2,41% en juillet, contre 2,66% en juin selon Stabel. L’indice santé, qui exclut les boissons alcoolisées, le tabac et les carburants et qui sert de référence pour l’indexation des salaires, est également en baisse, à 2,08%, contre 2,37% en juin. Quant à l’inflation sous-jacente, qui ne tient pas compte de l’évolution des prix des produits énergétiques et des produits alimentaires non transformés, et qui est scrutée par les banquiers centraux, elle s’établit à 2,36% en juillet, contre 2,63% en juin et 2,59% en mai.
Refroidissement
Les prix se refroidissent donc, et l’inflation rentre dans les clous, puisque l’objectif de la Banque centrale européenne est d’avoir une inflation sur le moyen terme aux alentours de 2%. Cette tendance à la baisse concerne toute la zone euro, et Christine Lagarde s’ était d’ailleurs réjouie la semaine dernière, en indiquant que la zone euro était « bien positionnée » et que le choc inflationniste était derrière nous.
Toutefois, si l’on décortique les chiffres, certains estiment que ce n’est pas une aussi bonne nouvelle que cela lorsque l’on plonge les mains dans le cambouis statistique.
L’élément positif, c’est le refroidissement des prix de l’énergie, même s’il concerne surtout le fossile. Les prix énergétiques ont baissé de 1,86% en juillet, contre -1,75% en juin et -1,10% en mai. La tendance baissière est soutenue par la baisse des produits pétroliers. Le prix du fioul domestique est en repli de 14,4% sur un an, celui des carburants s’est déprécié de 5,4% sur un an. Pour l’électricité, l’inflation se situe actuellement à 11,8% contre 11,4% le mois dernier.
Electricité contre télévision
L’électricité fait donc partie des biens et des services qui ont le plus augmenté sur un an, aux côtés du café (+12,6%), des bijoux (+14,4%), de la viande de bœuf et de veau (+14,9%), des cigarettes (+17,6%) et des services domestiques (aides ménagères, garde d’enfant, jardinage,…) qui ont flambé de 21,8% sur un an, en raison de la revalorisation des titres services.
Si la hausse de l’électricité est un point d’attention, ce qui inquiète surtout, ce sont, paradoxalement, les prix en baisse. On observe en effet des chutes sur un an de 19,3% sur le matériel vidéo, de 15,4% sur les smartphones, de 11,8% sur les ordinateurs… En soi, c’est évidemment une bonne nouvelle pour les consommateurs. Mais c’est aussi le signe qu’il y a un afflux de produits, notamment en provenance d’Asie, et plus précisément de Chine, qui cherchent à s’écouler, quitte à casser les prix.
Risque de déflation ?
Nous venons juste de sortir d’une bouffée d’inflation, et nous ne sommes pas (encore) confrontés au risque de déflation qui se concrétiserait par une baisse générale des prix.
Mais il y a aujourd’hui une pression à la baisse sur certains prix qui est exercée à la fois par le chaos commercial induit par les tarifs douaniers de Donald Trump et par le peu de tonicité de l’économie européenne, et cette tendance doit être surveillée.