L’inflation fait du surplace en août, pour la troisième fois de suite

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L’inflation est restée quasiment stable et est passée de 4,14% à 4,09%, indique mercredi Statbel, l’office belge de statistique. En juin, elle était de 4,15%. La fin de l’épisode inflationniste est généralement la plus lente. Mais faut-il craindre une seconde vague de l’inflation ?

Les principales hausses de prix enregistrées en août concernent les carburants, les combustibles liquides, les chambres d’hôtel, les confiseries, les pains et céréales, les boissons alcoolisées, les boissons non-alcoolisées, les vacances organisées en Belgique et les soins personnels.

L’électricité, les fruits et les billets d’avion ont, par contre, eu un effet baissier sur l’indice, précise Statbel.

Sur la base de l’indice santé, l’inflation diminue à 4,16% contre 4,80% en juillet et 5,02% en juin.

La baisse de l’inflation de ces derniers mois est associée à la baisse des prix de l’énergie. L’inflation de l’énergie passe de -24,11% en juillet 2023 à -22,83% en août 2023 et contribue à hauteur de -3,07 points de pourcentage à l’inflation totale.

Les produits alimentaires, qui affichent une inflation de 12,73% (contre 13,23% en juillet), contribuent à hauteur de 2,47 points de pourcentage. Les hausses des prix ralentissent dans toutes les catégories, sauf pour les produits laitiers. L’indice repart à la hausse, à 18,31% en glissement annuel (contre 17,77% en juillet).

Statbel

L’inflation sous-jacente ralentit de même, mais que très lentement aussi. Elle passe à 7,70% en août, contre 7,88% en juillet.

Statbel

Ralentissement de la désinflation

C’est en fait le troisième mois que l’inflation ne ralentit plus que très peu. En juin, elle affichait déjà 4,15%. La tendance est similaire dans d’autres pays. En Espagne par exemple, l’inflation a augmenté en juin et en juillet, rapporte l’agence des statistiques nationale ce mercredi. Elle est aussi à la hausse aux États-Unis. La fin de la réduction de l’inflation est généralement la bataille la plus dure.

De quoi craindre une seconde vague ? C’est un scénario qui prend de plus en plus d’ampleur dans le monde économique. Des courbes comme celle-ci sont comparées à des graphiques des années 70-80, où deux chocs inflationnistes se sont suivis.

ING

Pour les analystes d’ING, il pourrait effectivement y avoir des turbulences dans les années à venir. “Une seconde vague n’est pas inévitable, mais nous pensons qu’il y a de bonnes raisons de s’attendre à ce que l’inflation soit à la fois structurellement plus élevée et plus volatile au cours de la prochaine décennie. Il en va de même pour les taux des banques centrales”, écrivent-ils dans une note, ce mercredi.

En cause : une situation en approvisionnement en gaz qui reste tendue, en Europe plus encore qu’ailleurs, tout comme les métaux rares et le climat. “Les pénuries de métaux, qu’elles soient dues à un manque d’investissement ou à la géopolitique, constituent un risque inflationniste croissant, en particulier dans le contexte de la transition verte. Cette situation n’engendrerait probablement pas à elle seule un choc inflationniste de type 2022, mais elle est susceptible d’être une source de pression constante sur les prix dans les années à venir. Les conditions météorologiques extrêmes sont également susceptibles de rendre les prix des denrées alimentaires plus volatils”, estiment-ils.

Ils ajoutent que, même si le taux d’ouvriers et travailleurs syndicalisés est plus bas que dans les années 70, “des signes indiquent que le pouvoir des travailleurs s’accroît dans un contexte de pénurie structurelle de main-d’œuvre. La capacité des travailleurs à protéger les salaires réels en cas de chocs inflationnistes futurs devrait s’accroître” ; avec la pression inflationniste qui en découle.

avec Belga

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