L’incroyable accord bpost – Temu suscite la polémique: pourquoi il s’agit d’un beau cas d’école

Chris Peeters (Bpost) et Temu - Belga Images
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le mémorandum signé cette semaine est dénoncé de toutes parts. “Inacceptable”, selon Comeos. Le lien entre l’entreprise publique et la plateforme chinois interpelle, mais il est également question de… l’avenir de bpost. Le dilemme illustré entre besoin d’éthique et nécessité de trouver des formules pour assurer un avenir à l’économie.

Une collaboration “inacceptable”. La réaction de Comeos, la fédération de la distribution, est sans appel après la signature d’un mémorandum, annoncée cette semaine, entre bpost et la plateforme chinoise Temu.

Le communiqué des deux entreprises précisait: “Ce partenariat associe l’expertise de Temu en matière d’e-commerce et d’optimisation des chaînes d’approvisionnement aux capacités de bpostgroup dans les domaines des opérations liées aux colis, du transport et des infrastructures logistiques.”

Et d’ajouter: “Selon les termes de ce protocole d’accord, Temu et bpostgroup renforceront leur collaboration en cours en Belgique et au Canada, exploreront des modèles de livraison diversifiés, notamment pour les colis plus lourds, et amélioreront l’accès aux réseaux de points de collecte et de dépôt.”

Une stratégie de bpost

En soi, ce type de partenariat est important pour bpost. Son CEO, Chris Peeters, entend remettre l’entreprise publique à flots en développant notamment son activité sur les colis en général, avec un accent particulier sur l’activité économique.

“Nous considérons bpostgroup comme un partenaire stratégique pour renforcer les performances logistiques dans plusieurs régions, indique un porte-parole de
Temu, via le communiqué. Notre partenariat avec bpostgroup vise à donner aux vendeurs européens les moyens de se développer et à permettre à davantage de consommateurs d’accéder à des produits de qualité à des prix abordables.”

Chris Peeters, lui, s’est abstenu de commentaire dans ce document. “Bpost Group opère de manière rigoureuse dans un cadre réglementaire et conformément à l’ensemble des dispositions légales”, a précisé la porte-parole de l’entreprise, interrogée par Le Soir.

Un contexte particulier

Comeos, donc, dénonce le partenariat et demande à Vanessa Matz (Les Engagés) de “revoir immédiatement cette collaboration à l’heure où l’Europe et la Belgique adoptent des règles pour contrer l’afflux massif de petits colis”.

Le gouvernement fédéral de Bart De Wever vient, dans son accord budgétaire, de décider l’instauration d’une taxe de deux euros sur ces petits colis. “Cette collaboration introduit un véritable cheval de Troie dans le système”, insiste Comeos.

La ministre Vanessa Matz va demander des éclaircissements et interpelle déjà Chris Peeters sur la “responsabilité de bpost envers la société”.

Voilà un beau cas d’école du dilemme entre besoin d’éthique et nécessité de trouver des formules pour assurer un avenir à l’économie.

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