L’Europe et la Belgique ripostent graduellement aux droits de douane décidés par Donald Trump

Bart De Wever et Ursula Von der Leyen lors du dernier sommet européen. (AFP)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

La Commission européenne a établi une première liste de produits qui seront taxés de 10% à 25%. Si le dialogue n’aboutit pas, tout sera sur la table. Le gouvernement belge prépare un plan de soutien pour les filières impactées et veut accélérer la réindustrialisation.  

Branle-bas de combat au Berlaymont et au Seize, rue de la Loi. La Commission européenne et le gouvernement belge préparent leur riposte face à la guerre commerciale décrétée par le président américain, Donald Trump, alors que les droits de douane annoncés en grande pompe jeudi dernier entre en vigueur ce jeudi.

Mot d’ordre: agir graduellement, mais ne pas perdre de temps.

La Commission européenne, qui doit donner la voie à suivre en matière de commerce, annonce une première riposte, mais laisse la voie au dialogue jusqu’en début de semaine prochaine. La Belgique, dont l’économie va subir le contrecoup de cette guerre, prépare un plan de soutien et une accélération de sa réindustrialisation.

La question est de savoir si la Maison-Blanche pourra être ramenée sur la voie de la raison ou si elle choisira la surenchère, comme elle vient de le faire avec la Chine.

Une riposte en deux temps

Au niveau européen, la Commission a finalement une riposte ce mercredi, jour d’entrée en vigueur des droits de douance “réciproques” de 20% émanant de l’administration Trump. Une liste de produits a été finalisée sur laquelle des droits de douane de 10% à 25% seront imposés.

Selon plusieurs médias, elle contiendrait des produits agricoles, comme le soja, la volaille, le riz, les amandes, certains fruits, le jus d’orange et le tabac, mais aussi le bois, les motos, des produits en plastique et de maquillage, certains vêtements et des équipements électriques. Absence notable : les spiritueux, dont le bourbon, seraient épargnés. Une victoire pour les pays producteurs d’alcool, comme la France, l’Italie ou l’Irlande.

Les pays européens se divisent entre ceux qui préfèrent attendre pour laisser la chance au dialogue et ceux qui préconisent une attitude plus ferme, comme la France et l’Allemagne. L’option choisie est une voie médiane.

Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission, a promis de venir avec une “proposition complète” en début de semaine après que son “zéro tarifs” sur l’industrie et certains biens a été jugé insuffisant par la Maison-Blanche.

“Make 2025 – 2030”

En Belgique, selon nos informations, les réunions et contacts se multiplient et la réponse se prépare. Les ministres compétents (David Clarinval, Économie, et Éléonore Simonet, PME) contactent tous les secteurs afin de déterminer quel sera l’impact attendu de ces droits de douane et déterminer quel soutien peut être apporté.

Un plan de soutien devrait voir le jour rapidement, en sachant que l’incertitude demeure sur la finalité du bras de fer avec Trump et… que le budget est, par ailleurs, déjà compliqué par les investissements en matière de défense.

Selon plusieurs quotidiens, il est question de mettre sur la table une accélération de la réindustrialisation et un plan baptisé “Make 2025 -2030”. Objectif: doper la compétitivité, donner une chance à la relance, «réindustrialiser». En clair, accélérer certains volets de l’accord de gouvernement.

Mais on nous confie au sein d’un cabinet fédéral que l’équation, faut-il s’en étonner, complexifie encore les objectifs fixés par l’Arizona.

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