Les contrefaçons représentent 2 milliards de recettes perdues et 8000 emplois

Face à des contrefaçons toujours plus semblables aux produits originaux, le prix est le principal moyen pour les consommateurs de repérer les fraudes, a souligné jeudi l’administrateur général des Douanes & Accises, Kristian Vanderwaeren.
Le Black Friday marque le coup d’envoi d’une période très chargée pour les services des douanes à Brussels Airport. “L’époque où l’on pouvait reconnaître une contrefaçon à un label erroné ou à une mauvaise qualité du produit est révolue“, a souligné jeudi, lors d’une conférence de presse dans la zone cargo de l’aéroport, l’administrateur général des Douanes & Accises, Kristian Vanderwaeren.
L’administrateur a présenté au ministre des Finances Vincent Van Peteghem un échantillon représentatif des saisies les plus fréquentes, qui sont quasiment exclusivement (86%) originaires de Chine. Pour débusquer les contrefaçons, les douanes bénéficient régulièrement d’informations en provenance des enseignes lésées elles-mêmes.
Les produits les plus saisis par les douanes sont les jouets et les jeux, cartes Pokémon et Rubiks cubes en tête. Suivent les parfums et cosmétiques, puis l’habillement et les accessoires de mode.
627 000 objets saisis
Sur les neuf premiers mois de l’année, près de 627.000 objets ont été saisis, pour une valeur totale de plus de 42 millions d’euros. Des chiffres qui ne représentent cependant qu’une quantité minime face au “tsunami” de produits contrefaits auxquels sont confrontés ses services, reconnaît M. Vanderwaren.
Le phénomène a des conséquences substantielles pour l’économie belge, évaluées à 8.000 emplois et 2 milliards d’euros de recettes perdus, mais également pour la santé des consommateurs, relève le ministre des Finances. “Un enfant qui met un jouet qui ne satisfait pas aux normes européennes en bouche, quelqu’un qui utilise un médicament ou du maquillage de contrefaçon, cela peut être très dangereux”, illustre M. Van Peteghem.
Eviter les sites chinois
À l’approche d’une période de shopping intense, qui débute avec le Black Friday et se poursuivra avec le Cyber Monday, la Saint-Nicolas, les fêtes de fin d’année et les soldes, le ministre invite les consommateurs à éviter les sites chinois – même si tous ne sont pas illégaux – et à privilégier les enseignes locales. Des sites très populaires, comme Pandabuy, débordent littéralement de faux, alertent les douanes.
Dans l’incapacité matérielle de tout contrôler, les agents sont contraints de faire des choix, sur base de leur propre analyse de risque, explique leur administrateur général, qui rêve qu’un jour l’intégralité des paquets en provenance des pays les plus suspects, comme la Chine ou la Turquie, puissent être passés au scanner.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici