Les Belges sont riches… et fort taxés !
Avec un patrimoine net de 555.000 euros, les ménages belges figurent parmi les plus riches en Europe, selon les chiffres publiés jeudi par la BNB. Mais la pression fiscale a augmenté en Belgique en 2023, d’après l’OCDE.
On le sait, l’État belge est pauvre, mais ses contribuables sont riches. En témoignent une fois de plus les derniers chiffres publiés par la Banque Nationale de Belgique (BNB) sur la fortune des Belges. Avec un patrimoine net évalué à 555.000 euros, les ménages belges figurent en effet parmi les plus aisés en Europe.
Constitué essentiellement d’actifs immobiliers, de dépôts en banque et d’autres produits d’épargne tels que les fonds de placement, ce patrimoine net des ménages belges équivaut à près de neuf fois le montant des revenus annuels des ménages de la zone euro. Hormis le Luxembourg, “c’est plus que dans les grands pays voisins (France, Allemagne et Pays-Bas) et dans la zone euro dans son ensemble”, indique en ce sens la BNB.
Pas tous riches
Bien sûr, ces chiffres sont une moyenne. Si les ménages belges sont parmi les plus riches d’Europe, cette richesse n’est bien évidemment pas répartie de manière égale au sein de la population. L’analyse de la BNB révèle que ce sont les femmes, les jeunes, les personnes faiblement éduquées, celles qui ont un emploi peu qualifié, les ménages dirigés par un adulte seul, les mères isolées, les individus à faible revenu et ceux qui ne sont pas propriétaires de leur logement qui sont en moyenne moins favorisés.
Par conséquent, “les individus qui combinent plusieurs de ces caractéristiques sont particulièrement vulnérables dans notre société”, pointe la BNB qui précise que notre pays se situe toutefois dans la moyenne en matière de répartition des patrimoines au sein de la population.
À titre d’exemple, les inégalités sont un peu plus marquées en France, un peu moins aux Pays-Bas. L’Autriche est le pays présentant le plus haut taux d’inégalité, le plus bas se trouvant à Malte.
Effet redistributif
On le sait aussi, cette performance de la Belgique en termes de réduction des inégalités n’est pas le fruit du hasard. Elle est le résultat de politiques sociales et fiscales fortes qui ont un effet redistributif important. Correspondant au montant total des recettes fiscales (impôt sur le revenu des personnes physiques, impôt des sociétés, TVA, droits d’accises) exprimé en pourcentage du PIB, la pression fiscale n’est en effet pas indolore pour le contribuable installé en Belgique, bien au contraire.
Alors que celle-ci avait légèrement reculé en 2021 pour s’établir à 42,1 %, contre 42,2 % en 2020, elle a par contre progressé en 2022 et 2023, pour atteindre 42,6 % l’an passé, selon les derniers chiffres de l’OCDE (le club des pays riches). Concrètement, cela signifie que sur 100 euros de PIB, 42,6 euros sont consacrés aux impôts. La France, le Danemark, l’Italie et l’Autriche sont les seuls pays où le fardeau fiscal est encore plus lourd, alors qu’il se situe à des niveaux nettement inférieurs aux Pays-Bas et en Allemagne.
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