Les absences pour cause de maladie de longue durée se multiplient depuis 2016
Les chiffres le prouvent: le pourcentage d’heures non prestées pour cause de maladie de longue durée ne cesse d’augmenter ces dernières années, selon des observations de la société de ressources humaines Partena. Un phénomène qui n’est pas sans conséquence pour les entreprises concernées par cet absentéisme grandissant…
L’absentéisme de longue durée provoqué par l’une ou l’autre maladie connaît une croissance constante ces six dernières années. Le taux d’heures non prestées serait ainsi passé de 5,02% à 6,36% entre 2016 et 2021. Une tendance à la hausse qui ne semble pas prête de ralentir, principalement en raison de la multiplication des troubles psychosociaux chez les travailleurs. Le nombre de burn-out a par exemple augmenté de 66% entre 2018 et 2021, selon l’INAMI.
Surtout les jeunes wallonnes
Si toutes les régions sont touchées par ce phénomène, les entreprises wallonnes sont les plus impactées. L’augmentation du taux d’heures non prestées pour cause de maladie de longue duré a en effet évolué de 5,96% en 2016 à 7,87% en 2021, alors qu’il est passé de 4,45% à 5,36% en Flandre et de 4,56% à 5,51% à Bruxelles pour la même période. “Ces différences interrégionales existaient déjà avant la crise sanitaire et sont liées aux différences de structure des tissus industriels et économiques des trois régions. En effet, la composition des différentes économies régionales diffère selon la proportion du secteur marchand, non-marchand et industriel présente au sein de chaque région”, souligne le spécialiste des ressources humaines.
S’il fallait définir l’employé type frappé par cet absentéisme de longue durée, il s’agirait principalement d’une femme âgée entre 25 et 44 ans qui travaille dans une grande entreprise. “En effet, les jeunes ressentiraient davantage de pression, non seulement au travail, mais aussi dans la sphère privée”, explique Partena.
Des secteurs davantage impactés
Mais quelle que soit la raison de ces départs, le taux d’absence varie d’un secteur à l’autre: l’administration publique voit ainsi son taux s’élever à 9,73% pour 2021 alors que le secteur de la santé et de l’action sociale affiche le taux le plus important (9,95%).
La hausse la plus prononcée touche toutefois les services domestiques (aide-ménagère, aide familiale, aide à domicile), où le taux a presque doublé en passant de 2,36% en 2016 à 4,54% en 2021. Sur le terrain, le quotidien des aides-ménagères reste rude. Les employées se plaignent notamment d’un travail pénible, pour un salaire bien trop modeste, et pas de quoi couvrir l’entièreté de leurs frais médicaux. Bref, des conditions de travail qui poussent de nombreuses travailleuses vers la sortie. Burn-out, stress, dépression… Inaptes à poursuivre leur travail, les employées sont forcées de prendre une pause, parfois pendant plus d’un an.
Des conséquences non négligeables pour les entreprises
L’incapacité de travail, quand elle se prolonge sur le long terme, n’est pas sans conséquence pour les entreprises. Elles perdent non seulement de la main-d’oeuvre et doivent réorganiser les tâches en interne. L’absentéisme pour cause de maladie de longue durée entraîne différents coûts directs et indirects pour l’entreprise: notamment le salaire du travailleur absent (direct) et la baisse de productivité des collègues affectés (indirect).
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