L’enveloppe bien-être peut et doit être mieux répartie, selon le FEB
Trois syndicats CSC, FGTB et CGSLB mènent aujourd’hui une action commune pour faire pression sur les négociations relatives aux allocations sociales, ainsi qu’à la répartition de l’enveloppe bien-être. La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) déplore que les différentes actions du front commun syndical touchent encore une fois des entreprises, déjà fragilisées par la pandémie du coronavirus.
Concernant les actions menées ce lundi 28 septembre par les syndicats, la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) trouve que les entreprises sont frappées une nouvelle fois, alors que le confinement et les mesures anti-coronavirus les ont déjà fortement éprouvées. En même temps, elles doivent faire face à la plus grave crise économique connue depuis des décennies.
“Aujourd’hui, les syndicats mènent des actions et ils exigent une forte augmentation des allocations et des pensions minimums, un gel permanent de la dégressivité des allocations de chômage et plus d’argent pour la sécurité sociale. Ils oublient cependant de se préoccuper de la soutenabilité de notre système de sécurité sociale et de la performance des dépenses” déplore la FEB.
L’importance du système de sécurité sociale belge n’est plus à démontrer ; une importance qui a encore été soulignée avec la crise sanitaire que nous connaissons aujourd’hui. Mais pour pouvoir continuer à garantir une sécurité sociale durable à l’avenir, estime la FEB, il faut gérer les recettes et les dépenses de manière efficace et responsable. Pour cela, la fédération plaide non seulement pour une répartition différente de l’enveloppe bien-être, mais aussi pour une révision des paramètres qui en déterminent l’ampleur.
Calcul erroné
Le calcul de l’enveloppe bien-être se fonde encore sur des paramètres dépassés, datant du pacte de solidarité entre les générations de… 2005. Ainsi, on table sur un gain de productivité de plus de 1,75%, un chiffre qui est dépassé selon le FEB car datant lui aussi de 2005, alors que les dernières données chiffrées, avancées par le Bureau du Plan, montrent que la croissance de la productivité ne s’élève structurellement qu’à 0,8% (chiffres de 2019 pour la période 2021-2024). De plus ces chiffres ne tiennent absolument pas compte de la pandémie actuelle et des conséquences économiques qui en découlent. Il s’agit donc d’une pure fiction en cette année où l’on a subi de fortes pertes de productivité, martèle la FEB.
La FEB demande d’affecter les fonds publics de la manière la plus optimale possible aux personnes qui en ont le plus besoin afin d’éviter, tant se faire que peut, les risques de pauvreté. La fédération craint qu’en éparpillant ce montant entre toutes les catégories, celles qui en ont vraiment besoin ne recevront qu’une très petite part du gâteau, et que le large éventail des exigences syndicales est une occasion manquée de réaliser une amélioration importante là où elle est la plus nécessaire.
“À une époque où les rares fonds publics doivent être affectés le plus efficacement possible, nous voulons consacrer l’enveloppe bien-être prioritairement à ce qui permettra le mieux de lutter contre la pauvreté. Il est préférable de prévoir un peu plus pour un petit groupe qui en a vraiment besoin que de disperser un montant réduit entre un grand nombre de personnes. Par ailleurs, des entreprises fortes et compétitives sont la meilleure garantie pour une sécurité sociale forte. C’est pourquoi la concertation salariale et l’affectation de l’enveloppe bien-être sont les deux faces d’une même médaille. La première garantit la compétitivité des entreprises et leur permet ainsi de créer des emplois et de financer la sécurité sociale ; la deuxième garantit que les moyens trop rares reviennent d’abord à ceux qui en ont le plus besoin“, affirment Pieter Timmermans et Monica De Jonghe, respectivement administrateur délégué et directeur général de la FEB.
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