L’économie de la zone euro se contracte, mais la Belgique tient bon

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Les chiffres d’Eurostat, publiés ce mardi, sont sans appel : l’économie européenne se contracte. Elle a enregistré une baisse de 0,1% lors du trimestre passé. Mais la Belgique se place parmi les pays où l’économie résiste le mieux.

Mauvaise nouvelle pour l’économie européenne : le PIB de la zone euro s’est contracté au cours du troisième trimestre 2023. Il est en baisse de 0,1% par rapport au trimestre précédent. Ce dernier était en hausse de 0,2%, après deux trimestres de surplace (0,0%). C’est ce que montrent les premières estimations publiées par Eurostat.

Pour l’UE dans son ensemble, l’économie reste en territoire de croissance, avec un taux de 0,1%, après des trimestres à 0,0 et 0,1%.

En comparaison annuelle (par rapport au même trimestre en 2022), le constat est aussi au ralentissement : “Le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,1% tant dans la zone euro que dans l’UE au cours du troisième trimestre 2023, après +0,5% dans la zone euro et +0,4% dans l’UE au cours du trimestre précédent”, note Eurostat.

Selon les dernières estimations du FMI (publiées avant ce chiffre du troisième trimestre), l’économie de la zone euro devrait croître de 0,7% en 2023.

Vers une récession en Europe ?

Une récession technique devient désormais possible, sur le second semestre de 2023, si le dernier trimestre termine aussi dans le rouge. Mais est-ce qu’il faut pour autant s’inquiéter ? Pour les analystes d’ING, le taux de croissance négatif de la zone euro de ce trimestre n’est pas “dramatique”.

“Bien qu’une récession technique soit certainement possible au cours du second semestre de cette année, compte tenu de l’évolution du PIB au troisième trimestre et d’un début de trimestre faible selon les premières enquêtes de conjoncture, nous ne voyons pas trop de raisons de s’alarmer réellement jusqu’à présent. Il semble que l’environnement économique s’affaiblisse actuellement, mais aucune récession marquée n’est en vue non plus”, écrivent-ils dans une note. Mais tout n’est pas rose pour autant : “Toutefois, la persistance des incertitudes économiques et géopolitiques ainsi que l’impact de la hausse des taux sur l’économie pèseront sur l’activité économique au cours des prochains trimestres.”

La Belgique parmi les meilleures performances

Ces chiffres sont une moyenne. Cela veut dire que des pays se débrouillent mieux, tandis que d’autres font moins bien encore. L’Irlande connaît la plus forte chute, avec -1,8%. Mais son cas est particulier : de nombreuses multinationales ont élu domicile à Dublin, et leurs résultats peuvent influencer le taux de croissance (local et européen), même s’ils ne représentent pas l’économie réelle. Sinon, l’Autriche connaît un taux de -0,6% et la République Tchèque de -0,3%. L’Allemagne rebascule en territoire négatif (-0,1%), après un trimestre positif (0,1%) et un trimestre à somme égale (0,0%). En comparaison annuelle, le PIB de “l’Homme malade” chute même de 0,4%.

De l’autre côté, la Belgique se trouve dans le haut du panier. Son taux de 0,5% est le deuxième plus élevé de la liste, en comparaison trimestrielle. Seule la Lettonie fait (un peu) mieux, avec 0,6%. En comparaison annuelle, l’économie belge s’étend même de 1,5%, contre 1,9% pour le Portugal et 1,8% pour l’Espagne.

Selon un récent rapport de l’Iweps, l’économie belge tient bon grâce à la consommation intérieure, qui s’est moins dégradée que dans d’autres pays. Néanmoins, malgré ce chiffre qui place notre pays au-dessus de la mêlée, il y a des risques à l’horizon, dont la dette, la compétitivité salariale et les passoires énergétiques.

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