Le vrai éco-réalisme vient des climatologues
L’argent ne manque pas. En matière réchauffement climatique, ce dont nous avons besoin pour inverser la tendance, c’est d’ingéniosité, d’innovation, de créativité, de courage et d’ouverture d’esprit.
Le récent rapport du GIEC sur le climat se lit comme un énième appel de la dernière chance. Plus de 700 climatologues ont examiné plus de 14 000 études. Les conclusions sont irréfutables et claires : la terre se réchauffe, plus vite que prévu, et l’Homme et ses émissions de gaz à effet de serre sont responsables. Ces émissions doivent être réduites à zéro aussi vite que possible, avant de causer de dommages irréparables à la terre et à ses habitants.
L’heure n’est plus au bricolage et aux excuses sans fin. Nous devons tous nous impliquer pour faire avancer le changement systémique nécessaire : dans l’éducation, dans la politique, dans les affaires, dans la justice, dans nos vies personnelles et dans notre psychologie collective.
Nous savons ce que nous avons à faire. Les responsables politiques doivent conclure des accords juridiquement contraignants au niveau mondial, et tous les blocs de pouvoir géostratégiques doivent prendre leurs responsabilités. En concertation mutuelle si possible, avec une taxe sur le CO2 par quelques pionniers si nécessaire. L’argument selon lequel cela affecte la souveraineté et les intérêts économiques des pays/régions n’est pas pertinent. Que vaudront-ils encore une fois le pays submergé par une vague de réfugiés climatiques, ou simplement par la mer ?
Le climat n’a que faire du principe de subsidiarité ou des règles de la concurrence. Si, par exemple, un réseau énergétique intégré paneuropéen en Europe est plus efficace et moins polluant, alors il doit voir le jour, point final. Et les émissions de CO2 doivent baisser partout. La liste des tâches à accomplir est sans fin et les concessions à faire, considérables. Les gouvernements doivent mieux isoler leurs bâtiments, fournir des transports publics de qualité, etc.
Les citoyens doivent oser remettre en question et changer leurs habitudes de vie, de travail et de loisirs. Très concrètement : je dois arrêter de manger de la viande et laisser les raisins originaires du Pérou dans les rayons des magasins, même si mes enfants les aiment beaucoup. Et pour être honnête, je dois me séparer de ma voiture de société. Les entreprises doivent faire plus qu’essayer d’être les plus efficaces dans la réalité d’aujourd’hui. Elles doivent contribuer à façonner un nouveau paradigme et ne jamais regarder en arrière.
Contre arguments
“Il faut rester réaliste”. Voici l’argument favori de ceux qui ne veulent pas accepter de plans climatiques ambitieux. Pour les victimes d’inondations, de feux de forêt et d’autres catastrophes climatiques extrêmes, cependant, la confrontation avec la réalité est indéniable. Ceux dont le sens du réalisme n’est motivé que par le résultat des prochaines élections sont rarement capables d’avoir une vue d’ensemble. Ces soi-disant réalistes oublient également que les plus grandes réalisations, telles que l’aviation et les voyages dans l’espace, l’internet, la révolution quantique ou la médecine moderne, ne sont pas le fruit du “réalisme”. Les sceptiques n’ont eu qu’à se taire et rentrer chez eux.
“Quid de l’abordabilité ?”. Voici un autre contre-argument creux qui passe à côté de l’idée d’investissement. Un investissement est une utilisation productive des ressources dans le but d’améliorer une situation. Il ne s’agit pas d’utiliser l’argent pour gagner plus d’argent. Dans un contexte de crise climatique, la meilleure façon d’envisager l’investissement est de déployer l’ingéniosité humaine, le pouvoir d’innovation, la créativité, le travail et le capital pour créer un monde meilleur et plus vivable. Ceux qui ne voient que par l’argent devraient rafraîchir leurs connaissances du système monétaire moderne. L’argent ne manque pas. En matière réchauffement climatique, ce dont nous avons besoin pour inverser la tendance, c’est d’ingéniosité, d’innovation, de créativité, de courage et d’ouverture d’esprit.
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