Le risque d’une détérioration des comptes publics belges faute de réformes
C’est l’avertissement émis jeudi par le Conseil central de l’Économie (CCE), un organisme consultatif paritaire composé d’organisations patronales et syndicales.
Une détérioration supplémentaire des comptes publics belges est possible si des réformes ne sont pas rapidement mises en œuvre. C’est l’avertissement émis jeudi par le Conseil central de l’Économie (CCE), un organisme consultatif paritaire composé d’organisations patronales et syndicales, dans un nouveau rapport sur l’état des finances belges dans le contexte du nouveau cadre budgétaire européen.
Le Plat pays fait face à des coûts croissants liés au vieillissement de la population et aux dépenses nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques, note le CCE.
Un plan en sept ans
L’organisme recommande à la Belgique de s’engager dans un processus d’ajustement budgétaire échelonné sur sept ans, “plutôt que de suivre le cadre plus contraignant d’un ajustement en quatre ans”. Le Conseil fait référence à la trajectoire d’ajustement de la Commission européenne, qui peut être prolongée jusqu’à sept ans si l’État mène des réformes qui répondent à une série de critères.
Le CCE estime qu’une période plus longue permettrait de mieux répartir les efforts budgétaires et d’éviter des coupes abruptes, susceptibles d’affaiblir des secteurs clés de l’économie. Si la période d’ajustement de quatre ans est appliquée, le solde primaire structurel de l’ensemble des administrations publiques belges devrait s’améliorer chaque année de 0,72% du PIB, contre 0,5% pour la période de sept ans.
Les efforts à fournir seraient toutefois plus importants en raison de l’augmentation automatique du déficit primaire et des dépenses publiques en raison du vieillissement démographique, précise le CCE. Pour la période d’ajustement sur quatre ans, en 2029, le solde primaire structurel devrait être de 4,4% du PIB, ce qui équivaut à 31,4 milliards d’euros. Quant à la trajectoire d’ajustement sur sept ans, le solde primaire structurel devrait être de 4 % du PIB, soit 28,5 milliards d’euros.
Ne pas oublier le climat
L’organisme avance par ailleurs que si la Belgique compte mener à bien cet ajustement et ces réformes, le pays doit intégrer ses objectifs climatiques et énergétiques dans ses politiques économiques, en lien avec les exigences européennes. L’obtention d’un délai d’ajustement à sept ans pourrait également être acquis par le biais d’un plan national crédible pour l’énergie et le climat (PNEC), estime le CCE.
Le déficit budgétaire de la Belgique est estimé à 4,4% du PIB et la dette publique atteint 105% du PIB en 2024. Les règles européennes fixent deux plafonds : un déficit à maximum 3% et une dette publique inférieure à 60%. Une procédure européenne de déficit excessif a ainsi été ouverte contre la Belgique, entre autres, au mois de juillet.
Le CCE insiste également sur la nécessité d’une meilleure coordination entre les différentes autorités belges, nécessaire pour garantir une répartition équitable des efforts budgétaires entre les différentes entités, à savoir l’autorité fédérale et les entités fédérées.
La semaine dernière, l’agence de notation Moody’s avait confirmé la note financière Aa3 de la Belgique mais en a abaissé la perspective, de stable à négative. Elle a justifié cette décision par “le risque que le prochain gouvernement ne soit pas en mesure de mettre en œuvre des mesures qui stabiliseraient le fardeau de la dette publique”.
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