Lire la chronique d' Amid Faljaoui
Le PTB, l’insurrection sociale et la crainte du chaos en Wallonie
En Belgique francophone, et singulièrement en Wallonie, le climat social et politique est tendu. D’ailleurs, il n’y a qu’à regarder ou lire les médias cette semaine : vous avez d’un côté une banque publique dont le métier est aussi de financer les communes wallonnes (et qui tire la sonnette d’alarme au regard de leur dégradation), mais qui tire aussi la sonnette d’alarme au cas où le PTB arriverait au pouvoir.
En résumé, comme vous le savez, les banques ont, elles-mêmes, une note financière, et cette banque publique redoute tout simplement que sa propre note ne soit dégradée à cause des nombreux prêts qu’elle a accordés à une Région qui n’est pas au meilleur de sa forme.
Un jour plus tard, vous avez un représentant du syndicat FGTB qui nous dit quoi ? Qu’il ne veut pas nous faire peur, mais qu’il n’a pas d’autre choix que de le faire, car il sent que sa base est en colère et que lui et ses collègues dirigeants de la FGBT ont toutes les peines du monde à canaliser la colère des citoyens, en raison notamment de la dégradation de leur pouvoir d’achat. Le représentant de la FGTB va même plus loin, il dit que le pays (traduction : la Wallonie est quasi en état d’insurrection) autrement dit, la rue, gronde.
De par mes contacts, je sais que ce n’est pas une posture, et que l’inquiétude de ces syndicalistes est réelle et sincère. D’ailleurs, ils ne le diront pas en public, mais pour eux, pour ces syndicalistes donc, les politiques et les patrons doivent comprendre qu’il faut laisser la colère publique s’exprimer. C’est d’ailleurs le rôle social des rêves : servir de défouloir en quelque sorte. Cela permet aux personnes concernées d’exprimer leur colère de manière relativement pacifique.
Cette colère n’est d’ailleurs pas propre à la Wallonie, en Grande-Bretagne par exemple il y a un mouvement qui s’est mis en place pour boycotter les factures des producteurs et distributeurs d’énergie. De leur côté, pas mal de ces d’entreprise sont également en mauvaise posture : ils se demandent comment s’en sortir s’ils doivent, en janvier prochain, indexer tous leurs salariés de 10% d’un seul coup. Certains se disent – et à juste titre – que cette indexation n’a qu’un seul but : préserver le pouvoir d’achat des salariés.
Mais le souci en Belgique, c’est que quand vous donnez 100 euros à un salarié, il n’en reçoit que 30 et le reste part à l’Etat sous forme de taxes et de cotisations sociales. La question de certains patrons et de se dire : “Donnons à nos employés 30 pour préserver leur pouvoir d’achat mais soyons exemptés – exceptionnellement des 70 euros qui “enrichissent” uniquement les caisses de l’Etat”, et qui risque de mettre en faillite les entreprises. Et puis, d’autres se demandent si, à situation exceptionnelle, il ne faudrait pas demander aux plus hauts salaires – que ce soit dans le privé ou le public – de passer leur tour en matière d’indexation. Après tout, ils peuvent encaisser le choc énergétique plus facilement que les personnes les plus fragilisées. Et puis d’autres encore préconisent de cibler les aides uniquement à destination des citoyens les plus démunis pour éviter de vider les caisses de l’Etat et des Régions. Et c’est là, hélas, qu’on découvre que nos pouvoirs publics n’ont pas les outils statistiques pour cibler les personnes les plus démunies.
Plus que jamais la phrase de l’acteur Robin Williams est d’actualité : “Vous ne pouvez pas continuer à ramasser les gens, vous devez les empêcher de tomber”.
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