Le pétrole chute à Wall Street et le diesel plonge à la pompe
Le pétrole trébuche, chute et bat de nouveaux records à la baisse, franchissant même lundi à Wall Street la barre psychologique des 50 dollars le baril. Chez nous, on s’attend à ce que le diesel passe bientôt en dessous de l’euro du litre à la pompe.
Hier soir Wall Street a accusé de lourdes pertes, emportée par un marché très volatil observant avec angoisse la rapide chute des prix du pétrole et s’interrogeant sur la place de la Grèce dans la zone euro.
En cours de séance, les cours du pétrole sont tombés pour la première fois depuis presque six ans sous les 50 dollars le baril, dans un marché toujours inquiet de la surabondance d’offre des doutes sur la demande. Le prix du baril de référence (WTI) pour livraison en février est descendu jusqu’à 49,95 dollars vers 16H30 GMT, un niveau qu’il n’avait plus atteint depuis le 1er mai 2009, date à laquelle il avait baissé jusqu’à 48,01 dollars. Les cours se sont ensuite un peu redressés, à 50,37 dollars vers 17H00 GMT, mais étaient toujours en baisse par rapport à leur clôture de vendredi.
La faute à une forte production
“Maintenant que le marché est de retour après la période des fêtes, les investisseurs assimilent plusieurs éléments, dont l’engagement de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), en premier lieu l’Arabie saoudite, à maintenir leur production à de très hauts niveaux”, a expliqué Bart Melek, de Head of Commodiety Strategy TD Services. “Nous observons aussi une forte production en Russie, et rien ne laisse attendre une baisse conséquente de l’offre de pétrole de schiste” aux Etats-Unis, a-t-il ajouté.
En effet, en Russie, la production de pétrole a atteint un record en décembre, selon des analystes. “Nous nous attendons à ce que la production (de pétrole et de gaz) russe atteigne 10,9 millions de barils par jour en 2014, en hausse de 0,5% par rapport à 2013”, avaient noté avant l’ouverture les analystes de JBC Energy.
A cette pression liée à l’excès d’offre, s’ajoutent les inquiétudes sur la demande mondiale, alors que “pendant les fêtes, des chiffres peu encourageants sont venus d’Europe et de Chine, notamment de très médiocres indicateurs manufacturiers”, a souligné John Kilduff, d’Again Capital. Selon un indicateur officiel publié le jour de l’An, l’activité manufacturière en Chine a ralenti le mois dernier, à son plus faible rythme de croissance de 2014, en raison de la faiblesse de la demande, confirmant la conjoncture maussade dans la deuxième économie mondiale. La Chine est le deuxième consommateur mondial d’or noir.
Et à la pompe ?
Ces baisses consécutives du prix du pétrole se traduisent chez nous par une forte diminution des prix des carburants. Et ce quel qu’il soit : pour le mazout de chauffage ou bien pour le diesel et l’essence.
Le site de la RTBF souligne qu’actuellement, pour 1000 litres de gasoil de chauffage, le prix est d’environ 560 euros, soit 30% de moins qu’il y a deux ans. Et bien entendu les prix des carburants à la pompe suivent la même tendance, ainsi cela fait des années que les prix de l’essence et le diesel n’ont pas été aussi bas.
“Le diesel n’a effectivement plus été aussi bas depuis près de quatre ans, confirme Olivier Neirynck, directeur technique de la Fédération belge des négociants en combustibles (Brafco) sur rtbf.be. Le litre de diesel qui est à 1,20 euro – prix maximum officiel – défie toute concurrence pour l’instant.”
A noter qu’il s’agit là d’un prix maximum officiel, car dans la réalité à la pompe, le litre de diesel flirte avec la barre de l’euro. Un seuil psychologique qu’on s’attend à ce qu’il franchisse bientôt, car bonne nouvelle en ce début d’année, la tendance pourrait bien se poursuivre. Pourquoi ? Parce que tout laisse entrevoir que cette baisse du pétrole, amorcée depuis juin 2014, va se poursuivre en 2015.
(avec Belga et RTBF.be)