Le déficit budgétaire s’est “considérablement” creusé en 2023
Le déficit budgétaire s’est considérablement creusé en 2023, constate vendredi la Banque nationale (BNB). Le déficit public a en effet augmenté l’an dernier pour atteindre 4,4% du PIB, en raison de l’accroissement des dépenses publiques résultant des mesures politiques, du coût du vieillissement et de l’alourdissement des charges d’intérêts.
Le solde de financement des administrations publiques belges est ressorti à -4,4 % du PIB en 2023, contre -3,6% l’année précédente, bien que les facteurs temporaires liés à la pandémie de coronavirus, à la crise énergétique et à la guerre en Ukraine se soient moins fait ressentir, analyse la Banque nationale.
L’aggravation du déficit budgétaire, qui fait suite à deux années d’amélioration du solde de financement, tient à une nette élévation des dépenses publiques, interprète-t-elle. Cette évolution concerne principalement les dépenses courantes et est due à l’incidence de mesures politiques, telles que le nouveau relèvement des prestations minimales. Le renforcement structurel des coûts du vieillissement et la majoration des charges d’intérêts ont également exercé une pression haussière. L’indexation automatique des prestations sociales et des salaires dans la fonction publique a en outre fait grimper le ratio des dépenses en 2023.
Les dépenses primaires se sont accentuées de 20,8 milliards d’euros, portant leur ratio à 52,6% du PIB, ce qui représente un accroissement de 0,9% du PIB par rapport à 2022. Après des années de baisse, les charges d’intérêts ont progressé pour la première fois, de 0,4% du PIB.
Les recettes ont crû de 17,8 milliards d’euros, de sorte que leur ratio a atteint 50,1% du PIB (+0,4% du PIB). Ce gonflement découle du raffermissement des cotisations sociales (+0,3% du PIB), à la suite de l’indexation des salaires, et des intérêts perçus (+0,2% du PIB), explique la Banque nationale.
Sous l’impulsion du déficit budgétaire, le taux d’endettement est reparti à la hausse, pour s’établir à 105,2% du PIB. Cela représente une augmentation de 0,9% par rapport à 2022. “Compte tenu de la croissance toujours vive du PIB en termes nominaux, l’évolution du taux d’endettement en 2023 est entièrement attribuable au déficit budgétaire”, pointe la BNB.
Au cours des cinq dernières années, la part du pouvoir fédéral et de la sécurité sociale dans la dette publique a diminué, de 82,0% en 2019 à 79,4% en 2023, tandis que celle des Communautés et des Régions a crû de 3,4 points de pourcentage, pour atteindre 16,5%. La part des administrations locales est retombée de 5,0% en 2019 à 4,0% en 2023.