Le déclin des prêts a-t-il atteint un fond ?
Les prêts accordés aux ménages et aux entreprises sont en hausse depuis quelques mois. Qu’est-ce que cela signifie pour la politique monétaire et pour l’économie dans son ensemble?
La hausse des taux d’intérêt aura sérieusement plombé les demandes de prêts. Pour preuve une baisse d’environ 30% qui plonge les crédits hypothécaires à des niveaux plus vus depuis dix ans ou encore les prêts demandés par les entreprises en chute libre. Mais ce déclin semble avoir atteint un fond, montrent des données de la BCE publiées ce mardi.
Les prêts à des entreprises (non financières) ont augmenté de plus de 0,1% en glissement mensuel, pour un troisième mois de suite. Pour les ménages, ils ont augmenté de 0,04% – ce qui est mieux qu’en décembre. C’est certes très peu, mais cela reste une tendance positive. La dernière croissance négative pour les prêts aux ménages était en août. Le fond semble donc atteint. Dans une note, Bert Colijn, économiste auprès de ING, parle même d’une “reprise prudente” en commentant ces chiffres.
La masse monétaire est quant à elle en baisse en janvier, mais reste supérieure au fond atteint en août.
Mauvaise nouvelle pour la baisse des taux
Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ? Ce serait d’abord une mauvaise nouvelle pour ceux qui s’attendent à une baisse rapide des taux. “Pour la Banque centrale européenne, les données publiées aujourd’hui confirment que les effets les plus néfastes de la hausse des taux d’intérêt sur les prêts bancaires et la croissance de la masse monétaire semblent avoir disparu. Cela signifie qu’il n’y a pas de raison immédiate de se précipiter vers des réductions de taux. Nous pensons donc que la BCE n’abaissera pas ses taux lors des deux prochaines réunions et que nous nous en tiendrons à notre prévision d’une première baisse en juin”, commente l’économiste.
A échelle plus macro-économique, cela n’est pas forcément un signe de reprise des activités. Selon la BCE, les données ne suggèrent en tout cas pas que les entreprises empruntent de l’argent pour investir. Mais ce serait un signe que les choses pourraient s’améliorer, selon Colijn : “Cela nous amène à penser que l’investissement devrait rester modéré dans un avenir prévisible, mais si la tendance actuelle des prêts bancaires se poursuit, il pourrait y avoir des améliorations au second semestre. D’autant plus que la politique monétaire devrait s’assouplir au second semestre 2024.”
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