La Wallonie dispose encore d’espace pour se développer
Contrairement aux clichés, les Wallons sont productifs, créent des entreprises et innovent tant et plus. Dans certains domaines, ils supportent même la comparaison avec le nord du pays. Des raisons d’espérer, même si les problèmes structurels restent criants. Tour d’horizon en neuf affirmations.
Outre la jeunesse, la Wallonie dispose de territoires disponibles, davantage qu’en Flandre. “Il y a encore de l’espace, c’est clairement un atout pour notre Région, insiste Olivier de Wasseige. De la multimodalité aussi: on peut arriver par l’aérien, le ferroviaire, le routier ou les voies d’eau. Nous demandons, pour notre part, qu’il y ait davantage d’espaces aménagés pour accueillir les entreprises, que ce soit via la création de nouveaux zonings ou la réhabilitation des friches industrielles.”
Chaque année, environ 100 hectares sont mis à la disposition de l’activité économique. “Nous demandons que l’on passe à 200 hectares par an, précise l’UWE. Nous demandons également qu’il y ait une vision stratégique. Nous avons besoin de grandes entreprises structurantes et de les garder. Or, trop souvent, les intercommunales de développement économique cisaillent les terrains existants pour les occuper au plus vite. Nous voudrions un fonctionnaire délégué du gouvernement pour gérer une réserve stratégique.”
“Je ne veux pas retourner le couteau dans la plaie, complète Olivier de Wasseige, mais quand on a appris que le site de Caterpillar allait devenir Legoland, voici trois ans, nous nous sommes demandé si on était le 1er avril. A nos yeux, c’est un terrain merveilleusement placé au cœur d’un écosystème avec des centres de recherche, des universités… Il fallait garder une affectation industrielle. La politique d’aménagement du territoire doit se mener à long terme. Nous demandons qu’au moins Legoland contienne une dimension d’apprentissage. Même si cela va créer de l’emploi, c’est positif, bien sûr.”
“La polémique quant au manque de grands terrains disponibles pour les investisseurs a été soulevée plusieurs fois par l’Awex, souligne David Van Den Abbeel. Cela dit, le taux d’occupation des zonings économiques est également élevé, ce qui est aussi un signe de bonne santé économique.”
Willy Borsus: “Au travail et en formation, tous!”
Le ministre wallon de l’Economie dément les clichés véhiculés sur les Wallons mais met en exergue une réalité contrastée.
WILLY BORSUS. Il y a indéniablement beaucoup de travail et de créativité en Wallonie, quels que soient les secteurs, il faut le saluer. Rien n’est plus faux que de prétendre que le Wallon n’entreprendrait pas ou serait paresseux. Mais par ailleurs, les chiffres montrent à quel point notre taux d’emploi reste trop faible. Il progresse, mais de façon trop modeste. En outre, le secteur privé reste beaucoup trop minoritaire: en 2021, il représentait 47,2% des emplois en Flandre contre 36,3% en Wallonie. S’il y a des gens qui travaillent et qui sont créatifs, oui, je dois aussi constater que tout le monde ne travaille pas, que tout le monde n’est pas en formation.
J’ai un message direct pour tout le monde: au travail et en formation, tous! Tout l’enjeu wallon, c’est de généraliser la formation, y compris la formation tout au long de la vie, et de mettre en adéquation l’éducation avec l’économie. Il convient aussi de faire grandir nos entreprises. Nous avons un beau tissu de 80.000 entreprises. Il y a une création nette d’entreprises chaque année, de l’ordre de 9.736 en 2021, mais elles restent trop petites. Vous l’avez compris, je considère que la réalité est contrastée. Je ne vais pas faire de grandes phrases pour faire le buzz: il y a des raisons d’espérer, mais il reste encore bien des révolutions à opérer.
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