LA réunion de la BCE approche, et la baisse des taux se confirme encore davantage

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Depuis des mois, le marché s’attend à une baisse des taux de la BCE en juin. Ce lundi, deux voix influentes de la BCE semblent conforter ce scénario.

En juin aura lieu la réunion de la BCE la plus attendue de l’année. C’est que depuis des mois, le marché estime que l’institution monétaire annoncera une réduction des taux d’intérêt suite à cette réunion. Un scénario qui se confirme de plus en plus. Et encore plus depuis ce lundi. Alors que la réunion se tient dans une semaine (jeudi prochain), Olli Rehn, président de la Banque de Finlande et donc membre du conseil de gouvernance de la BCE, a tenu un discours public dans lequel il appelle à réduire les taux (actuellement dans une fourchette de 4 à 4,75%, depuis septembre).

“Grâce au processus de désinflation, l’inflation converge durablement vers notre objectif de 2%, et le moment est donc venu, en juin, d’assouplir l’orientation de la politique monétaire et de commencer à réduire les taux”, a-t-il ainsi déclaré. Avec une réserve cependant : “Cela suppose évidemment que la tendance désinflationniste se poursuit et qu’il n’y a pas d’autres revers dans la situation géopolitique et les prix de l’énergie”.

Les chiffres de l’inflation en mai seront connus ce vendredi. Une grosse surprise pourrait donc redistribuer les cartes. Pour mémoire, l’inflation en zone euro est en baisse depuis des mois. Mais en avril, elle a connu le même taux qu’en mars, à savoir 2,4%.

Autre confirmation

Rehn n’est pas le seul à sortir du bois ce lundi. Il y a également Philip Lane, l’économiste en chef de la BCE, qui s’exprime en faveur d’une baisse des taux. “Sauf surprise majeure, à ce stade, les éléments dont nous disposons sont suffisants pour lever le niveau de restriction le plus élevé”, lance-t-il dans les pages du Financial Times. Mais il ne faudra pas non plus s’attendre à une baisse continue par la suite. Les taux resteront en “territoire restrictif” pour le reste de l’année, avertit-il. Même si, dans cette “zone de restriction, nous pouvons descendre quelque peu”. C’est que l’inflation ne doit pas “rester coincée” au-dessus de l’objectif de la BCE, car cela serait “très problématique et probablement très douloureux à éliminer.” Voilà qui rejoint ce que préconisent d’autres voix éminentes, comme celle du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau qui suggère de ne pas réduire rapidement mais d’y aller étape par étape.

Lane revient aussi sur les craintes que comme les taux américains ne seront pas baissés en juin (mais plutôt en septembre, selon le sentiment actuel du marché), une baisse des taux pourrait affaiblir l’euro. Pour lui, cette différence ne devrait pas avoir d’impact. A l’approche de la réunion, pour laquelle la baisse semble quasi actée pour le marché, le cours de change de l’euro ne baisse pas, au contraire, relativise-t-il.

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