La Région bruxelloise coincée entre déficit qui s’aggrave et communautarisme décomplexé

Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour David Leisterh (à droite), chef de file MR à Bruxelles.
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Les prévisions budgétaires sont plus inquiétantes que prévu avec plus de 1,2 milliard de déficit. Les négociations politiques sont épineuses. Et les élections communales pourraient encore compliquer les choses.

Voilà une tuile supplémentaire pour David Leisterh, chef de file MR dans la capitale, à qui l’on devra bientôt fournir des antidépresseurs. Le libéral, dont le parti est arrivé en tête le 9 juin dernier, ne cesse d’accumuler les chausses-trapes sur le chemin de la formation d’un gouvernement.

La dernière mauvaise nouvelle en date émane du cabinet du ministre du Budget sortant, Sven Gatz (Open VLD): la situation budgétaire est plus grave que prévu. Le tout alors que les négociations sont freinées par la perspectives des élections communales (comme au fédéral) et que le communautarisme décomplexé de la Team Fouad Ahidar se trouve aux portes de la majorité flamande.

Un déficit qui se creuse

Selon les dernières données émanant de l’administration, relayées par L’Echo, il est question d’une détérioration du solde de financement SEC pour un montant de 215 millions d’euros, portant le déficit attendu à la fin de l’année à 1,295 milliard. L’objectif fixé par la majorité sortante était pourtant bien de revenir sous le milliard pour respecter une trajectoire budgétaire rigoureuse.

Las, la situation économique complexe de la ville rend les promesses incertaines. Cette détérioration du budget de l’année en cours s’explique en grande partie par une baisse des recettes estimées, indique le cabinet du ministre sortant au quotidien: il cite les droits d’enregistrement et les dotations du Fédéral. Un ajustement est en cours, mais l’ardoise est salée.

A la fin de la semaine dernière, le chef de file socialiste, Ahmed Laaouej, qui a soufflé le chaud et le froid dans cette formation, tirait la sonnette d’alarme et affirmait… que l’on pourrait travailler sur le budget, via le parlement. “Cela fait 3 mois et demi qu’on a voté, on ne peut pas mettre le parlement à l’arrêt, soulignait-il sur BX1. Il y a une vraie urgence sur le budget, notamment.”

Via le parlement, cela signifie bien… en dehors des négociations pour former un gouvernement.

L’inconnue flamande

Les négociations avaient connu un nouveau coup de froid, mi-septembre, apès un nouveau clash entre le MR et Groen au sujet de la zone de basses émissions et de la mobilité. Les libéraux veulent avancer pour reporter l’entrée en vigueur de la prochaine phase. Et le président libéral, Georges-Louis Bouchez, avait annoncé dans la foulée qu’il s’occuperait dans la foulée du plan de mobilité, Good Move.

Résultat? La ministre sortante Groen, Elke Van den Brandt, a jeté l’éponge. Avant que l’on apprenne, fin de semaine dernière, que la Team Fouad Ahidar négocierait une majorité flamande avec Groen et Vooruit. Impossible à avaler pour le MR: le parti météorite de l’ancien socialiste flamand défend des positions ouvertement communautaristes, alors que les libéraux dénoncent avec force ce mal bruxellois.

L’équation pourrait devenir encore plus complexe au vu des résultats des élections communales, le 13 octobre, qui risquent de générer une solution plus polarisée encore avec le MR d’un côté, le PTB et la Tean Fouad Ahidar de l’autre.

Bruxelles-Capitale est décidément l’otage de toutes les complexités de la politique belge.

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